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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Zombillénium co-réalisé par Arthur de Pins [Critique | FNC 2017]

Synopsis : « Dans le parc d’attractions d’épouvante Zombillénium, les monstres ont le blues. Non seulement, zombies, vampires, loups garous et autres démons sont de vrais monstres dont l’âme appartient au Diable à jamais, mais en plus ils sont fatigués de leur job, fatigués de devoir divertir des humains consuméristes, voyeuristes et égoïstes, bref, fatigués de la vie de bureau en général, surtout quand celle-ci est partie pour durer une éternité… Jusqu’à l’arrivée d’Hector, un humain, contrôleur des normes de sécurité, déterminé à fermer l’établissement. Francis, le Vampire qui dirige le Parc, n’a pas le choix : il doit le mordre pour préserver leur secret. Muté en drôle de monstre, séparé de sa fille Lucie, et coincé dans le parc, Hector broie du noir… Et si il devenait finalement la nouvelle attraction phare de Zombillénium ? »


Du 05 au 15 octobre 2017, nous sommes au 46e Festival du Nouveau Cinéma de Montréal. Entre coups de cœur et coups de gueule, émerveillements et maux de tête, retrouvez nos avis sur les films vus durant ce festival pas comme les autres. Des avis courts, mais pas trop et écrits à chaud, afin de vous offrir un premier avis sur les films qui feront, ou non, prochainement l’actualité.


À l’image de Seuls pour ne citer que lui et éviter toutes les autres adaptations quelconques tels que Le Petit Spirou, Spirou et Fantasio, et autres confrères, voici l’arrivée de Zombillénium sur grand écran. Contrairement à maintes bandes dessinées, la saga Zombillénium semblait prédestinée à une carrière au format audiovisuel. Une histoire qui débuta en 2012 avec la sortie sur YouTube d’un faux spot promotionnel pour la société Zombillénium. Bande-Annonce réalisée afin de promouvoir la sortie du premier tome. Dès 2013, c’est le groupe français Skip the Use qui vint s’associer au projet et plus précisément à Arthur de Pins, qui signa le clip du morceau Nameless World. Un clip pouvant être considéré comme un prequel au long-métrage en développement actif à cette date. Dans ce clip, nous pouvions déjà apercevoir le parc d’attraction, ainsi que les modèles 3D des personnages phares de la licence. Dont celui du personnage nommé Sirius, auquel Mat Bastard prête sa voix. Une association qui va donc perdurer puisqu’en plus de prêter sa voix à l’un des personnages, Mat Bastard endosse pour le film d’animation Zombillénium les rôles de compositeur et de co-producteur. Trois tomes et huit ans après la parution de la première planche dans le magazine Spirou, nous voici le 18 octobre 2017 face à l’adaptation cinématographique de Zombillénium.

Présenté en avant-première au Festival de Cannes édition 2017, ainsi qu’en ouverture au Festival du Film d’Animation d’Annecy, c’est finalement au Festival du Nouveau Cinéma de Montréal que nous avons pu voir ce Zombillénium. Un film d’animation français (produit par une société basée à la Réunion), qui même s’il ne peut rivaliser sur le plan technique avec la concurrence internationale, n’a pas pour autant à rougir face à cette dernière.

Zombillénium est un film d’animation dont la prétention est toute aussi simple que louable : divertir le plus grand nombre. Sur le plan technique, le film est à la traîne. Les textures sont assez pauvres, les couleurs assez ternes, les personnages sont peu expressifs et les animations, même si fluides, ne sont pas aussi découpées que ce que l’on peut voir chez la concurrence. Sauf que l’on dit ça avec nos yeux critiques, de cinéphiles aguerris qui cherchent la petite bête dans le but de donner un avis constructif. Sauf que l’intention du film est une nouvelle fois de plaire au grand public et de divertir les plus jeunes, comme les plus âgés. Faire passer un agréable moment à celles et ceux qui ne sont peut-être pas de grands cinéphiles, qui ne voit peut-être qu’un film par an au cinéma. Et dans cette optique, Zombillénium accompli allègrement le travail et son retard technique n’amputera en rien sur le ressenti final du spectateur. Inspiré et décomplexé à souhait, sans pour autant en omettre une moralité ou leçon sur le vivre ensemble compréhensible par les plus jeunes, le scénario signé Alexis Ducord porte le film dans sa globalité. Le récit est d’une fluidité exemplaire. Les personnages, principaux comme secondaires, sont attachants, car bien introduits avant d’être développés et utilisés pour faire avancer l’histoire. Peu de déchets à décréter, simplement un scénario balisé, conventionnel et sans surprise, mais qui permet d’emporter le spectateur 1h15 durant, aux côtés de personnages drôles, attachants et hauts en couleurs.

Même si techniquement plus que perfectible, faire une adaptation en 3D et non en 2D est une plus value non négligeable. Grâce à la 3D, Arthur de Pins et Alexis Ducord s’émancipent du carcan déjà présent lors du dessin des planches et peuvent concevoir de vrais mouvements. Faire mouvoir leurs personnages dans l’espace et imaginer des mouvements de caméra tous plus spectaculaires et irréalistes les uns que les autres. Là est l’intérêt de l’animation, là est l’intérêt de la 3D et le duo de réalisateurs l’a bien saisi. Passer la caméra au travers des os de Sirius, la faire voltiger aux côtés de Gretchen… les mouvements sont nombreux et contribuent à amplifier l’aspect merveilleux, car spectaculaire, et nerveux de l’œuvre. Une œuvre sans cesse en mouvement et dont le rythme ne faiblit à aucun moment. Bien au contraire, il s’accentue au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire. Donc même si imparfait, Arthur de Pins, Alexis Ducors et les techniciens dans l’ombre ont su palier à ce manque afin de faire de Zombillénium, le film d’animation le plus divertissant possible. Il ne réinvente pas le genre, ne vous marquera pas à vie, mais sa bonne humeur communicative, son dynamisme et la musique de Mat Bastard vous permettrons de vous lever de votre siège avec le sourire et le sentiment d’avoir passé un bon moment.

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