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Tarzan (Critique | 2016) réalisé par David Yates

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Synopsis : « Après avoir grandi dans la jungle africaine, Tarzan a renoué avec ses origines aristocratiques, répondant désormais au nom de John Clayton, Lord Greystoke. Il mène une vie paisible auprès de son épouse Jane jusqu’au jour où il est convié au Congo en tant qu’émissaire du Commerce. Mais il est loin de se douter du piège qui l’attend. Car le redoutable belge Leon Rom est bien décidé à l’utiliser pour assouvir sa soif de vengeance et sa cupidité… »

La légende du roi de la jungle est connue de tous. Les films live du début des années 50 ou encore l’énorme succès du dessin animé Disney ont fait de Tarzan un personnage iconique de notre société. Tarzan revient en chair et en os après de nombreuses années et fait les choses bien : 400 millions de budget au total (marketing compris), une tête d’affiche inconnue du grand écran, mais charismatique, un casting 4 étoiles et un réalisateur qui a encore tout à prouver (David Yates alias le réalisateur de films Harry Potter). Un film ambitieux et aux moyens énormes sur le papier qui aux vues des premières bandes-annonces faites vite déchanter, verdict ?

Dès les premières minutes, le film pose des bases qu’il brise dans la même action, des actions illogiques, car réalisées par des personnages qui ne correspondent pas au profil affiché. La scène d’exposition, bien que bourrée de défauts, laisse entrevoir une once d’espoir concernant un film purement d’aventure comme on en a plus l’habitude de voir. Le genre étant délaissé, c’est avec enthousiasme qu’on espère assister à quelque chose de la sorte. Il n’en sera rien. Durant une bonne heure, le film traîne en longueur et nous plonge dans l’incompréhension à chaque nouvelle avancée du scénario. Pensé comme une suite – d’un film qui n’existe pas – la psychologie et le background des personnages sont étayés par des flashbacks sont mal insérés, réalisés et disposent du fameux filtre grisé que l’on voit souvent dans les téléfilms du dimanche après-midi sur une chaîne comme M6. C’est bien simple, toute la structure scénaristique du film, repose sur ces fameux flashbacks relatant les faits d’un précédent film inexistant. Film renfermant toutes les choses intéressantes qui auraient pu agrémenter ce long-métrage. Choses utile à l’histoire, mais complètement hors propos. L’enjeu est donc situé dans le passé, ainsi que dans le futur de l’aventure, ce qui donne un film résolument chiant dans son déroulement. Si toute la première partie est à rallonge et ennuyante au possible, le dernier tiers se rapproche de l’âme du film d’aventure sans pourtant redonner un souffle de vie assez puissant au film.

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S’ajoute à ça une autre anomalie dans l’écriture, savoir : le développement des personnage (lié à l’enjeu ici encore), ainsi que la place de l’opposant et le cas TarzanChristophe Waltz incarne encore et toujours un méchant, interchangeable avec ses précédentes interprétations, qui armé de son chapelet peut fracasser n’importe quelle brute faisant trois fois son poids. Le pouvoir du chapelet, passe encore dans un film tel que Conjuring 2, mais ici, n’a aucun sens. Non ça ne donne pas un côté mystérieux, c’est  juste une erreur parmi tant d’autres dans l’écriture de ce personnage. Personnage qui restera incompréhensible et monolithique tout le long du récit. Le personnage de Tarzan s’avère quant à lui, peut-être le protagoniste le plus bâclé de l’année 2016 (pour être gentil). Plat, non pas acteur, mais suiveur tout du long, sans charisme et tellement loin du mythe de Burroughs. On aurait aimé un personnage plus charismatique, car malgré des premières minutes fébriles Alexander Skarsgard campe plutôt bien le rôle, ou c’est plutôt sa tête et son regard pensif qui font le job tout le long. Du côté des rôles secondaires, Margot Robbie fait le travail de princesse en détresse avec du caractère. Samuel L. Jackson porte bien la moustache et est convaincant en agent du gouvernement américain, sidekick de Tarzan.

Si dans l’écriture, du récit ou des personnages, le travail est bâclé (pour ne pas dire catastrophique), visuellement ça tient à peu près la route. Les animaux sont pour la plupart très bien modélisés. Dans les plans fixes tout du moins. À partir du moment où un singe doit bouger, tout fout le camp. Les scènes d’actions en CGI sont incroyablement infâmes, des fonds verts en veux tu en voilà, sans profondeur et souvent même pas en adéquation avec la lumière des prises réelles ce qui renforce la désincrustation. Pour ce qui est de la réalisation, Yates se fait plaisir et fait voler sa caméra dans des axes improbables, bizarres, mais originaux. Les scènes d’actions sont lisibles, pas intenses et sans intérêt pour le récit. Le montage complètement aléatoire vient ruiner quelques bonnes idées parsemées, au point où en est le film de toute façon. Si on peut déplorer des fonds verts trop présents et visuellement en retard, on notera tout de même certains plans très beaux, sûrement tournés en décors réels, bien éclairés qui viennent redonner un coup de punch à une direction artistique faite à l’aveugle.


En Conclusion :

Très gros échec pour ce Tarzan, mauvais presque en tout point. Certains iront jusqu’à dire que c’est un navet, reposant sur du vide, ce Tarzan est pour moi un mauvais film, à la limite un blockbuster lambda presque moyen. N’exagérons rien. On aurait préféré voir le film teasé par les flashbacks, trop tard. Du coup autant revoir le très bon film d’animation produit et réalisé par les studios Disney et ne pas s’enfermer une longue heure cinquante devant ce film dans une salle obscure.

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1 Commentaire

  1. Dorothee 2016-07-07

    Rien à rajouter votre critique est exactement ce que je pense de ce navet. .j ai perdu une heure cinquante alors que c’est une très belle histoire à la base

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