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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Spider-Man : Homecoming réalisé par Jon Watts [Sortie de Séance Cinéma]

Synopsis : « Après ses spectaculaires débuts dans Captain America : Civil War, le jeune Peter Parker découvre peu à peu sa nouvelle identité, celle de Spider-Man, le super-héros lanceur de toile. Galvanisé par son expérience avec les Avengers, Peter rentre chez lui auprès de sa tante May, sous l’œil attentif de son nouveau mentor, Tony Stark. Il s’efforce de reprendre sa vie d’avant, mais au fond de lui, Peter rêve de se prouver qu’il est plus que le sympathique super héros du quartier. L’apparition d’un nouvel ennemi, le Vautour, va mettre en danger tout ce qui compte pour lui… « 


Les lumières de la salle de cinéma s’allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position « je m’installe comme à la maison » ce n’est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique…

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2002, année de sortie de Minority Report, Catch Me if You Can, Le Pianiste, Le Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, mais également du premier opus de ce qui allait devenir la meilleure trilogie super-héroïque Marvel à ce jour : Spider-Man. Première adaptation hollywoodienne en live-action de l’homme-araignée pour le grand écran. Sam Raimi, jusqu’ici habitué au genre de l’horreur (Evil Dead…), n’en avait pas conscience, mais ce Spider-Man allait lancer, ou plutôt permettre l’émancipation et le développement, d’un tout nouveau genre cinématographique : le film de super-héros. Une mode devenue un genre à part entière tant il y a de nos jours, de films super-héroïques tous plus ou moins adaptés de bandes dessinées. Nous sommes aujourd’hui en 2017 et voilà que débarque un tout nouveau Spider-Man. Troisième lancement cinématographique pour la franchise en à peine 15 ans. Énième reboot qui démontre parfaitement l’incapacité des producteurs à faire confiance à un cinéaste, à un acteur, et à suivre comme des ânes attirés par une carotte, le mouvement de l’industrie dans un but purement monétaire. Après Sam Raimi et Marc Webb, c’est au cinéaste américain Jon Watts que revient la lourde tâche de relancer la franchise avec un nouvel origin story. Un défi de grande envergure tant l’attente des fans (tant de Spider-Man que du MCU) était exponentielle. Force est de constater dans un premier temps que Jon Watts s’en tire plutôt bien, prouvant que lui et ses scénaristes ont retenu la leçon donnée par les spectateurs. Relancer la franchise, tout changer, mais ne surtout pas faire une origin story lambda comme avaient pu le faire Sam Raimi et Marc Webb.

L’action du film Spider-Man : Homecoming prend véritablement place après les évènements du film Captain America : Civil War. Première fois que l’homme-araignée faisait son apparition au sein du Marvel Cinematic Universe. Peter Parker est un jeune homme aux capacités extraordinaires. Contacté une première fois par Tony Stark pour l’aider à combattre Captain America et les siens, il est maintenant dans l’attente d’un nouvel appel pour retrouver l’exaltation du combat. Pas de piqure d’araignée et de mutation, pas d’oncle Ben, mais un Peter Parker/Spider-Man qui n’a qu’une envie : rejoindre les Avengers, ce groupe de super-héros avec lequel il a grandi. Spider-Man : Homecoming s’affiche dès son introduction comme la suite de Captain America : Civil War, comme d’un nouvel, pour ne pas dire énième film faisait parti du Marvel Cinematographic Univers. L’inclusion de Spider-Man au cœur du MCU est le point névralgique du scénario. Les références sont là, les personnages secondaires également, la Tour Stark est un élément central du climax… tout tourne autour des Avengers, autour de ce monde parallèle au nôtre. Métaphore parfaite de l’égocentrisme de Marvel qui ne cherche qu’à rendre son univers cinématographique cohérent et vraisemblable aux dépens de tout le reste. On en vient à oublier Peter Parker, à oublier l’histoire presque shakespearienne de ce personnage auquel rien ne réussit jusqu’au jour où cette araignée vient le mordre et lui confère la responsabilité de protéger le monde et les siens. Spider-Man n’est plus, vive Spider-Man. Un mal pour un bien puisque cet éloignement de la dramaturgie habituelle confère à ce Spider-Man : Homecoming une identité qui lui est propre éloignant toute possibilité de comparaison avec les premiers films. Et heureusement pour lui…

« Viens tu vas voir on est très bien reçu dans le MCU ! »

Spider-Man : Homecoming est un divertissement hollywoodien qui se veut fun et décontracté. Aucune prise de tête et un aspect teen movie (caractérisation des personnages et attitudes des personnages secondaires) qui ne déplait pas, permettant de passer un moment pas déplaisant. Les quelques références à la pop-culture appuient également bien cet aspect recherché au travers du scénario, ainsi que de la mise en scène. Au-delà de ça, tant dans son écriture très moderne, très « coolesque » (un certain Deadpool est passé par là) que dans son travail technique, Spider-Man : Homecoming est un produit hollywoodien tout ce qu’il y a de plus consensuel. Il surfe sur la vague des films dits « cool » grâce à des personnages rebelles, une certaine dérision et une volonté permanente de faire sourire, voire rire. Un peu de burlesque par si, un peu de comédie de situation par là… quelques belles idées d’écriture et de mise en scène qui permettent aux rires de se faire entendre sans pour autant s’imprimer dans les mémoires. Ou même de permettre au film d’être incontestablement bon. Spider-Man : Homecoming est un divertissement honnête parsemé de petites fulgurances d’écriture et d’acting (excellent Tom Holland dévoué corps et âme à son personnage), mais il n’en demeure pas moins un film à la réalisation et mise en scène abyssale, ainsi qu’à l’esthétique navrante.

Didactique, insipide et dénuée de toute intention et de recherche, le réalisateur ne tente à aucun moment d’inculquer de l’émotion et de l’intensité à son film par le visuel. Sa mise en scène ne joue que sur un seul et unique plan, compromettant tout relief, jeu avec le(s) décor(s) et travail sur la profondeur de champ. Plat, fade, insipide… tous les qualificatifs sont bons pour décrire le travail d’un Jon Watts qui n’offre à son film aucune scène, aucun plan venant iconiser son personnage. Et ce n’est pas le travail colorimétrique qui va donner au film cette âme dont il aurait bien besoin. Imbibé de lumière, Spider-Man : Homecoming fait parti de ces blockbusters Américains qui n’ont aucun parti pris esthétique et ne prennent aucun risque dans le but de plaire à un public le plus étendu possible. Là où un The Amazing Spider-Man propose une certaine radicalité dans la volonté de ne pas être naturaliste avec ses couleurs très vives et un ton bleuté omniprésent et de plus en plus appuyé. Des couleurs qui font échos au costume de l’homme-araignée bien évidemment, en plus d’offrir au film une identité visuelle qui lui est propre.

Spider-Man : Homecoming est une œuvre quelconque, un film qui cumule les tares techniques. Aucun parti pris esthétique, colorimétrie fade au possible, effets spéciaux en demi-teinte, mise en scène sans relief ni créativité, cadrage/montage didactique… À force de concentration sur l’implémentation de Spider-Man au sein du MCU, le film en vient à occulter tout le reste. Ni spectaculaire, ni touchant ou attachant, ce Spider-Man : Homecoming laisse de marbre malgré quelques fulgurances par-ci par-là. On retiendra entre autres un casting de qualité, ainsi qu’un antagoniste (interprété par l’excellent Michael Keaton) aux enjeux sociaux intéressants, car d’actualité et remarquablement liés aux événements passés du MCU. Spider-Man : Homecoming, un divertissement honnête, mais fade, dénué d’enjeux et oublié sitôt sorti de la salle de projection.

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