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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Neruda réalisé par Pablo Larrain [Sortie de Séance]

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Synopsis : « 1948, la Guerre Froide s’est propagée jusqu’au Chili. Au Congrès, le sénateur Pablo Neruda critique ouvertement le gouvernement. Le président Videla demande alors sa destitution et confie au redoutable inspecteur Óscar Peluchonneau le soin de procéder à l’arrestation du poète.

Neruda et son épouse, la peintre Delia del Carril, échouent à quitter le pays et sont alors dans l’obligation de se cacher. Il joue avec l’inspecteur, laisse volontairement des indices pour rendre cette traque encore plus dangereuse et plus intime. Dans ce jeu du chat et de la souris, Neruda voit l’occasion de se réinventer et de devenir à la fois un symbole pour la liberté et une légende littéraire « 


Les lumières de la salle de cinéma s’allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position « je m’installe comme à la maison » ce n’est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique…

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Pablo Larrain, je ne suis pas un fervent amateur de son cinéma. Je n’ai vu aucun de ses quatre premiers longs-métrages. Simplement quelques extraits du long-métrage No, ainsi que la bande-annonce du son dernier en date El Club, mais jamais une de ses œuvres ne m’avait donné envie au point de me déplacer à une projection ou d’acheter un exemplaire vidéo. Mais la curiosité a eu raison de moi. Une projection en avant-première, plusieurs mois avant la sortie officielle du film, du film Neruda m’a poussé à aller voir de quoi il en retournait. Fort est de constaté qu’il est un grand cinéaste. Un réalisateur intéressant, mais surtout un metteur en scène intéressé et en l’occurrence, intéressé par ses personnages et ce qu’ils peuvent créer ensemble. À l’instar du long-métrage canadien Nelly (présenté en compétition et vu au Festival International d’Amiens 2016, ndlr), Neruda est un biopic non-conventionnel. Un biopic qui n’en est pas un, mais se sert d’une histoire vraie comme base afin de conter une véritable œuvre fictionnelle. Fictionnelle ou non en l’occurrence. Avec Neruda, Guillermo Calderón (scénariste du film, ndlr) mélange la fiction et la réalité telle qu’il change de protagoniste. Est-ce un récit imaginé de toutes pièces par un inspecteur de police à la recherche d’un adversaire à sa hauteur ou la vérité vraie ? Qui est véritablement le protagoniste de son histoire ? Serait-ce l’inspecteur Óscar Peluchonneau ou Pablo Neruda ? Le point de vue adopté par la mise en scène de Pablo Larrain est bel et bien celui du philosophe, mais celui qui conte l’histoire aux spectateurs par le biais d’une voix off omniprésente, mais à aucun moment encombrante ou dérangeante, est l’inspecteur Óscar Peluchonneau.

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Óscar Peluchonneau, raconte des histoires ou raconte l’histoire ?

Pablo Larrain s’amuse au travers d’un récit qui questionne et ne laisse jamais le spectateur simple spectateur. Inventif et imaginatif, toujours dans un souci du détail Pablo Larrain joue avec cette dualité entre réalité et fiction au travers de sa mise en scène. Le cinéaste joue avec les personnages au point de faire de leur (fausse) complicité l’arc narratif principal de son récit. Il dissémine des indices tel Pablo Neruda laissant derrière lui des œuvres de son poète préféré (alimentant de ce fait la culture et l’imaginaire de l’inspecteur), joue avec les environnements, et ce, dès la magnifique introduction en plan-séquence dans un lieu luxueux et aux murs et plafonds tapissés de miroirs. Des décors, intérieurs comme extérieurs, magnifiques et magnifiés par une direction artistique qui ne va pas se reposer sur un choix colorimétrique et cherche l’unification entre chacune des séquences. Tantôt douce, tantôt chaude; tantôt terne, tantôt chatoyante; la direction artistique s’adapte aux décors plus que l’inverse. Le point de raccordement entre la direction artistique et le récit se trouve dans la gestion de la lumière (naturelle et artificielle). Qu’elle soit blanche ou jaune, la lumière est chaleureuse, majoritairement justifiée par rapport à la diégèse – simplement accentuée par la réalisation et le cadre choisi en fonction de – et apporte quelque chose de fantasque, d’irréel à cette histoire qui ne l’est que peut-être. Une belle manière que de sublimer la mise en scène et les décors, tout en soulignant encore et toujours que l’on est peut-être non pas face à l’histoire vraie de Pablo Neruda, mais bien à une fiction imaginée par Óscar Peluchonneau.

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[ctt template= »5″ link= »fffb4″ via= »yes » ]#Neruda, biopic long et lent, mais non-conventionnel passionnant et passionné, aux personnages incarnés. #SortieDeSéance via @CineCinephile[/ctt]


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