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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

La Mélodie réalisé par Rachid Hami [Sortie de Séance Cinéma]

Synopsis : « A bientôt cinquante ans, Simon est un violoniste émérite et désabusé. Faute de mieux, il échoue dans un collège parisien pour enseigner le violon aux élèves de la classe de 6ème de Farid. Ses méthodes d’enseignement rigides rendent ses débuts laborieux et ne facilitent pas ses rapports avec des élèves difficiles. Arnold est fasciné par le violon, sa gestuelle et ses sons. Une révélation pour cet enfant à la timidité maladive. Peu à peu, au contact du talent brut d’Arnold et de l’énergie joyeuse du reste de la classe, Simon revit et renoue avec les joies de la musique. Aura-t-il assez d’énergie pour surmonter les obstacles et tenir sa promesse d’emmener les enfants jouer à la Philharmonie ? »


Les lumières de la salle de cinéma s’allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position « je m’installe comme à la maison » ce n’est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique…

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Il y a quelques jours, on vous parlait du film Les Grands Esprits. On a consacré une Sortie de Séance, ainsi que d’une Entrevue avec son réalisateur Olivier Ayache-Vidal, à ce film qui conte l’histoire d’un professeur qui quitte un lycée réputé du cœur de Paris pour un collège de banlieue parisienne. Un film au scénario sans surprises, qui souffre du syndrome « déjà vu », mais touchant grâce à son traitement des rapports humains. À peine une semaine plus tard, voici qu’est présenté en avant-première montréalaise dans le cadre du Festival Cinémania, le long-métrage La Mélodie. Seconde réalisation signée Rachid Hami, La Mélodie propose exactement la même base scénaristique et la même morale finale que celle du film réalisé par Olivier Ayache-Vidal. Une belle morale, qui prône le rassemblement par l’éducation (scolaire en règle générale et/ou par le biais d’un art), mais qui n’a fondamentalement rien de plus en sa base scénaristique. Les films vont néanmoins se dissocier sur différents points, mais la ressemblance est frappante et pour celui qui passe second, il va lui être plus difficile de capter l’attention d’un spectateur qui a toujours le premier film en tête. Malheureusement pour lui, La Mélodie est un film qui tombe donc au mauvais moment (pour nous en l’occurrence), puisqu’au lieu de nous concentrer sur ses qualités durant le visionnage, ce sont ses défauts, défauts perçus par analyse comparée avec le film Les Grands Esprits, qui ont avant tout capter notre attention.

La Mélodie conte l’histoire d’un ancien violoniste qui n’a plus de plaisir lorsqu’il joue, et qui va se retrouver à donner des cours de musique à des jeunes de sixième. Avec ce long-métrage et cette histoire, somme toute, extrêmement simple, Rachid Hami (également scénariste du film) souhaite émouvoir le spectateur et démontrer que pour avancer il faut s’entraider, faire abstraction des préjuger. Une morale on ne peut plus belle, toujours plus d’actualité et que l’on ne peut juger. Cependant, la partition ne paraît pas suffisamment créative pour que le film dépasse le simple stade du : « film à morale bien pensante et bienveillante ». Oui le film est beau et sa morale suffisamment bienveillante pour que l’on en dise qu’il se doit d’être vu par un grand nombre et notamment des scolaires. Mais il n’en demeure pas moins, et subsistera pour les cinéphiles et spectateurs assidus, un long-métrage en mal créatif, à la mise en scène simpliste cédant à tous les stéréotypes et à toutes les facilités du film bienveillant. Face à face (champ/contre champ) entre un élève et le professeur, professeur qui va à la rencontre de parents d’élèves (professeur devant la porte et caméra derrière lui, puis gros plan sur le visage du parent), professeur qui arrive pendant que l’élève répète, regards insistants du professeur émotionnellement touché par les progrès de l’élève… le film La Mélodie n’est qu’une succession d’éléments cinématographiques utilisés maintes et maintes fois au cinéma. Et ce, pas uniquement par des films de ce genre, mais par le genre entier de la comédie dramatique « Feel Good » s’achevant par un « Happy End ».

On reprochera également au réalisateur et scénariste du film, Rachid Hami, une direction d’acteur manichéenne, qui manque de subtilité et accentue énormément la caractérisation des personnages. Kad Merad s’affiche trente minutes durant comme incarnant un personnage froid, presque misérable et déçu par lui-même puisque tête basse et jamais avenant. Et il en va de même pour les élèves, qu’ils soient dissidents ou bons élèves. À l’image de la mise en scène, la direction d’acteur est manichéenne à souhait et omet toute notion de subtilité et créativité. Un défaut qui entrave la bonne perception du jeu des acteurs principaux. Kad Merad en tête, paraissant en surjeu constant sur la première heure de film, alors qu’il est un très bon acteur dramatique pouvant faire preuve d’empathie. Ce qu’il prouve largement lorsque le personnage se relâche dans la seconde et dernière partie du film. Un simple gros plan sur son visage et son regard, prouve qu’il est un acteur de talent.

La Mélodie est un film bienveillant, à la morale bien pensante qui prône le rassemblement et le dépassement des préjugés, mais au-delà de cette bien belle morale, le spectateur domine le vide. Un long-métrage au scénario balisé et sans surprise, à la mise en scène stéréotypée et la direction d’acteur qui manque de subtilité. La Mélodie est un film que l’on aurait aimé défendre, mais qui n’a pas cette once de créativité qui nous permette de le faire et lui permette de se défaire de la concurrence.

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