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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Le Mystère Henri Pick, le hasard fait (parfois) bien les choses…



Synopsis : « Dans une étrange bibliothèque au cœur de la Bretagne, une jeune éditrice découvre un manuscrit extraordinaire qu’elle décide aussitôt de publier. Le roman devient un best-seller. Mais son auteur, Henri Pick, un pizzaïolo breton décédé deux ans plus tôt, n’aurait selon sa veuve jamais écrit autre chose que ses listes de courses. Persuadé qu’il s’agit d’une imposture, un célèbre critique littéraire décide de mener l’enquête, avec l’aide inattendue de la fille de l’énigmatique Henri Pick. »


Les lumières de la salle de cinéma s’allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position “je m’installe comme à la maison” ce n’est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique…

Adapter David Foenkinos réserve toujours de belles surprises. Ainsi que le succès en salles assuré. La Délicatesse fut la première adaptation cinématographique que l’auteur proposa sur grand écran avec son frère Stéphane. Puis David Foenkinos a offert des scénarios originaux comme Lola et ses frères ou encore Jalouse. Pour cette fois, l’auteur a juste proposé son livre que Rémi Bezançon adapte avec Vanessa Portal, sa complice de toujours, notamment depuis leur succès Le Premier jour du reste de ta vie.

4 ans sans nouvelles du réalisateur, c’est long ! Son retour se fait par l’intermédiaire d’un film humain où la passion pour l’écriture affleure à chaque plan dans cette adaptation cinématographique. Il faut dire que Nos futurs, sa dernière réalisation, n’avait pas rencontré son public malgré la présence de son acteur fétiche Pio Marmaï. Pour ses retrouvailles avec les spectateurs, Rémi Bezançon décide de puiser dans la fantaisie et les histoires de hasard tissées par David Foenkinos. Première évidence : l’histoire convient comme un gant à l’univers du réalisateur. L’amitié, le hasard, les coïncidences et aussi le drame couvent sous la fantaisie sucrée sur grand écran.

Deuxième évidence : l’amour se glisse entre chaque ligne de la mystérieuse histoire d’Henri Pick. Comme dans ses précédents longs, c’est l’amour qui rythme la vie des personnages. Et en même temps, le réalisateur rend aussi hommage à la culture russe et la poésie de Pouchkine dont la mort tragique plane sur les amours contrariées vécues par les protagonistes. On retrouve la thématique chère à David Foenkinos : les amours déçues. Chaque personnage n’est ni tout à fait en couple, ni totalement seul. Des touches de mélancolie sauvées par l’humour omniprésent dans des dialogues savoureux et au travers du véritable ping-pong verbal entre Fabrice Luchini et Camille Cottin.

Le spectateur suit avec beaucoup de plaisir l’enquête que mène Jean-Michel Rouche, critique littéraire tout juste renvoyé car il a osé supposer qu’Henri Pick n’a pas pu écrire ce livre au succès incroyable. S’engage un jeu du chat et de la souris pour remonter la piste de l’auteur mystère. Dans cette histoire simple et légère, Rémi Bezançon croque une galerie de personnages pittoresques. Madeleine Pick interprétée par Josiane Stoléru ne doute un seul instant de l’amour inconditionnel de son mari défunt qu’elle retrouve dans les lignes des Dernières heures d’une histoire d’amour. Ou encore, la jeune éditrice aux dents longues portée avec panache par Alice Isaaz. Et enfin son compagnon, le jeune écrivain à la recherche du succès interprété avec conviction par Bastien Bouillon. Reste bien entendu le critique littéraire : il ne croira que ce qu’il trouvera et verra comme Saint Thomas et la fille du mystérieux Henri Pick dont l’amour pour ce père, écrivain caché, est d’une tendresse infinie.

Vous l’aurez compris la réussite du film tient beaucoup au duo comique Fabrice Luchini – Camille Cottin. Leurs prises de becs sont savoureuses, leur alchimie est parfaite. On rêve même en sortant de la salle à des retrouvailles du duo à la recherche de nouveaux écrivains anonymes, oubliés et refusés. Ce serait là une belle idée bien que Le mystère Henri Pick est un film unitaire dont le secret est levé à la fin de façon habile et astucieuse. Le mystère Henri Pick appartient à ces films qui donnent envie d’aller au cinéma. Cette adaptation est une raison pour laquelle j’aime le cinéma : un film léger comme une bulle de savon, doux comme une caresse du vent en été sur la peau et qui laisse des étoiles plein les yeux. Le mystère Henri Pick est amusant, follement drôle et terriblement craquant.


« Une histoire sur le hasard et les coïncidences où l’amour se glisse entre chaque ligne de la mystérieuse histoire d’Henri Pick. »


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