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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

La Saison Miracle réalisé par Sean McNamara [Sortie de Séance Cinéma]


Synopsis : “ ”

Les lumières de la salle de cinéma s’allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position “je m’installe comme à la maison” ce n’est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique…

Si vous n’êtes pas en connaissance de l’histoire de Caroline ‘Line’ Found, ne lisez rien, ne voyez rien avant de découvrir le film

Pas de synopsis en amont des quelques lignes que vous vous apprêtez à lire. Les bandes-annonces, affiches, synopsis et on en passe de meilleurs sont des moyens marketings afin de vendre un film. Donner envie aux spectateurs de se déplacer, ou non, au cinéma afin de voir ledit film. Malheureusement, majoritaire sont les bandes-annonces qui en dévoilent trop, influant de manière négative sur le ressenti d’un spectateur qui n’a plus aucune surprise face à au film. La Saison Miracle est un cas à part. Basé sur une histoire vraie, dont ont été repris tous les éléments à l’exactitude ou presque, beaucoup sont déjà en connaissance de l’histoire. Les spectateurs vont de cette manière pouvoir être catégorisés suivant trois parties: ceux qui connaissent l’histoire, ceux qui ne connaissent pas l’histoire et ceux qui ont pris connaissance de l’histoire avec les outils marketing visant à promouvoir le film. Si les spectateurs situés dans les deux premières catégories aimeront le film de manière objective et subjective, tout en ayant connaissance de ses défauts, les spectateurs de la troisième catégorie (ceux qui ont pris connaissance de l’histoire avec les outils marketing visant à promouvoir le film) pourraient ne voir que les défauts. « Pourraient », un subjonctif volontairement utilisé, car ce n’est pas notre cas et nous ne pouvons savoir à votre place ce que vous allez ressentir lors de la projection du film La Saison Miracle.

« Une histoire bouleversante aux interprétations impliquées et aux émotions communicatives. »


La Saison Miracle est un film qui sur le plan formel, n’impressionne tout autant qu’il ne fait frissonner. Nouvelle réalisation de Sean McNamara, celui-ci n’a pas été choisi au hasard pour imager cette histoire plus vraie que nature. « Yes Man » parmi tant d’autres qui n’a jamais ébloui ou ne serait-ce que tenter d’éblouir par la création d’une œuvre personnelle ou atypique, Sean McNamara est un réalisateur de programmes pour enfants et adolescents. Ce qui n’est en aucun cas péjoratif, c’est un type de programmes comme un autre et il en fait. Casper et Wendy, Phénomène Raven ou encore La Guerre des Stevens figurent dans la filmographie de ce réalisateur habitué au film destiné à un jeune public. La réalisation est en pilotage automatique, peu de choix artistiques dans le choix des focales ou du cadrage, le montage est didactique afin de suivre les personnages en permanence tout en pouvant les situés dans l’espace (présentation du lieu avec un ou deux plans larges avant de lancer la phase de dialogues) et la photographie est lumineuse à tendance naturaliste. Tout est extrêmement impersonnel dans la façon d’imager l’histoire qui est contée, puisque le but recherché est avant tout de raconter une histoire. Raconter une belle histoire avec des personnages hauts en couleurs auxquels les spectateur.rice.s vont pouvoir s’identifier dans le but de s’y attacher et d’ingérer au mieux la ou les morales finales. Morales éminemment positives, qui prônent de belles valeurs telles que l’acceptation de soi-même, le vivre ensemble, le fait de tout faire pour vivre ses rêves, ou encore, de ne jamais se relâcher pour arriver à ses fins.

La Saison Miracle est l’exemple typique du film qui va employer tous les moyens possibles pour aller chercher la larme chez le spectateur dans le but de mettre en valeur la beauté du propos et des actes finaux réalisés par les personnages. Un forcing affligeant dans l’idée et qui rend le film encore plus prévisible, conventionnel et hollywoodien qu’il ne l’est déjà. Néanmoins, et même si on aurait aimé plus de subtilité et de créativité notamment dans la mise en scène ici aseptisée à son paroxysme, La Saison Miracle est un long-métrage émouvant, voire bouleversant. S’il a beau avoir tous les défauts du monde, il ne faut pas oublier qu’il demeure avant tout un film qui use de codes cinématographiques, voire télévisuels, déjà établis et extrêmement simplistes afin d’avoir la possibilité de parler à un large (et jeune) public américano-canadien. Des codes qui irritent les cinéphiles à la recherche de créativité et d’incarnation (dont je fais allègrement partie), mais qui même s’ils ne permettent pas au long-métrage d’être éblouissant, lui permette en l’état d’être fonctionnel, voire même d’émouvoir. Répondant parfaitement aux conventions d’écriture d’un scénario, La Saison Miracle repose sur un scénario qui va très rapidement réussir à insuffler une forte personnalité à deux protagonistes féminines auxquels le spectateur va aisément se lier. Elles sont bien définies, caractérielles, lumineuses et positives. Tout est mis en œuvre afin que l’élément perturbateur bouleverse un spectateur dans l’attente d’un renouveau, d’une remise en question et d’une abnégation positive de la part des personnages.

Des personnages qui n’ont fondamentalement rien d’extraordinaire et aux background peu développés, mais incarnés par un casting émotionnellement impliqué. Si Danika Yarosh irradie l’écran grâce à une positivité sans limites et une énergie communicative qui va permettre au personnage d’être omniprésent et dans l’esprit de tous malgré tout, Erin Moriarty contrebalance avec un jeu plus introspectif et émotionnel. Un duo qui emporte et représente à lui seul la charge émotionnelle du film et cette possibilité d’émouvoir fortement le spectateur. C’est grâce à elles que le spectateur qui va découvrir l’histoire va avoir la gorge serrée lors de moments douloureux et émotionnels. Si on peut critiquer un scénario qui met tout en œuvre afin de pousser le vice émotionnel à son paroxysme, on remarque finalement que tous les éléments qui nous paraissent caricaturaux et clichés au possible (jeunes filles toutes jolies, moments de communion entre les personnages, moment d’exaltation de joie…) sont les éléments les plus réalistes du film puisque transposés suivant la véritable histoire. Il y a quelque chose qui dépasse le simple stade de la mise en scène et des conventions hollywoodiennes. Cette chose n’est autre que l’histoire vraie de Caroline ‘Line’ Found, jeune joueuse de volley de l’équipe d’Iwoa City dont l’énergie et l’optimisme ont servi de modèle pour bien des jeunes américain.e.s. Une histoire magnifique à laquelle redonnent vie des actrices dont la ferveur communicatrice permet aux spectateurs assidus d’occulter tous les défauts du film pour se focaliser uniquement sur l’histoire et l’émotion qui en découle. Ni grossier, putassier ou racoleur, La Saison Miracle est un film touchant et émouvant qui saura trouver son public, même si son traitement formel et scénaristique ne dépasse pas le simple stade de la série télévisée américaine pour adolescent.


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