CinéCinéphile

Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Get Out réalisé par Jordan Peele [Sortie de Séance Cinéma]

Synopsis : « Couple mixte, Chris et sa petite amie Rose filent le parfait amour. Le moment est donc venu de rencontrer la belle famille, Missy et Dean lors d’un week-end sur leur domaine dans le nord de l’État. Chris commence par penser que l’atmosphère tendue est liée à leur différence de couleur de peau, mais très vite une série d’incidents de plus en plus inquiétants lui permet de découvrir l’inimaginable. »


Les lumières de la salle de cinéma s’allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position « je m’installe comme à la maison » ce n’est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique…

cinetick[maxbutton id= »80″]


Il est là ce petit film au succès fou. Cette nouvelle production horrifico terrifiante de Jason Blum. Ce bijou américain qui rapporte 20 fois sa mise en un week-end sur son sol. Film étiqueté : « premier film de l’ère-Trump ». Pourquoi ? Parce qu’il replace la réalité du racisme dans une Amérique que l’on croyait pacifiée. Des USA qui avaient élu leur premier président noir, mais qui finalement reviennent en arrière en recréant le rapport simple de « dominant dominé ». C’est sur ce postulat de départ que débute Get Out : Chris (correct Daniel Kaluuya) est noir, Rose (Allison Williams) est blanche. Un couple mixte heureux, amoureux. Rosie décide donc qu’il est temps de présenter Chris à ses parents dans une banlieue très blanche où pourtant il fait bon vivre et où tout le monde est accepté. Tout le monde ? Non, forcément, vous vous doutez bien qu’il y a un problème. Malgré les apparences les parents de Rose sont trop gentils et ouverts pour être honnêtes. La réunion annuelle des amis de la famille est un étrange ballet de grand intérêt envers ce Chris qui se sent bien seul… ou plutôt en terrain miné face au frère de Rose, totalement allumé (Caleb Landry Jones est perturbant). Ou encore face aux seuls Noirs présents, mais à l’attitude plus qu’étrange dont les personnes de maison de la famille de Rose.

Vous sentez venir l’entourloupe ?! En effet, on se doute très vite que tout est étrange. Et ceci, dès le prologue stressant d’introduction à l’histoire. Le coup de génie du réalisateur réside justement dans cette ambiance stressante et oppressante qui ne vous quitte pas. Si le twist à mi-parcours est ultra-prévisible, le film révèle également le portrait d’une Amérique glaçante et qui n’a accepté l’autre que parce qu’il lui est utile. Cette question, au centre de la seconde partie, révélant l’effrayante réalité des enjeux de la famille de Rose. Bien entendu, certaines scènes sont prévisibles tout comme le final, soyons honnêtes. Et pourtant, l’histoire fonctionne parce que Jordan Peele (plus habitué à la comédie qu’à la terreur) joue avec les codes de la série B (le bon pote qui en fait trop, la famille trop proprette pour être honnête ou encore la réunion qui pourrait tourner mal). Et en jouant avec les codes, il cherche à se hisser à la hauteur d’un Wes Craven qui avait renouvelé le genre horrifique avec Scream. Cependant, le maître restera le maître. Pas de renouvellement du thriller, mais plus une savante organisation de la pression qui croît sans cesse. Pression qui vous scotche dans votre fauteuil au point de générer un malaise réel. Malaise qui prendra fin uniquement avec la délivrance de Chris : son évasion ou sa mort.

En résumé, flippant et angoissant, Get Out ne renouvelle pas le thriller, mais réussit à installer une ambiance oppressante dès son ouverture pour ne plus lâcher le spectateur. Divertissant pour les uns, trop prévisible pour les autres, Get Out est une petite sucrerie acidulée, idéale pour frissonner.

[usr 3,5]

Ce thé a-t-il des vertus apaisantes ?

Et si on vous offrait un rapide contre-avis ?       par Kevin

Get Out fait l’unanimité, tout le monde en parle comme, ou presque comme, d’un classique horrifique instantané. Tout le monde ou presque. Vendu comme un thriller horrifique, le film réalisé par Jordan Pele n’a d’horrifique que son scénario. Tant dans ce qu’il nous conte, que dans la façon dont il le fait. Une histoire effrayante, car ancrée dans une réalité certaine et existante, mais contée avec une banalité affligeante. Cette même banalité avec laquelle sont traitées la majorité des productions horrifiques (sans généraliser) moderne. Le scénario repose sur une base intéressante, une base solide, mais il ne s’en sert que dans le simple but d’aboutir sur un climax digne des plus mauvais slasher parus en Direct to Video. Oui ce que le film raconte est horrible, oui c’est réaliste donc effrayant dans une certaine mesure, mais son schéma narratif n’aide pas à développer ce propos. Et il en va de même pour la technique, notamment sonore. Le mixage, le montage son et les divers bruitages sont fait et utilisés dans le simple but de créer du suspense avant majoritairement d’aboutir sur un jump scare prévisible, voire grotesque.

Suffisamment inspirée, la mise en scène de Jordan Peele aurait pu suffire à elle seule afin de créer une tension (présence figée en arrière-plan, apparition…). Il en va de même pour la réalisation. Même si factuelle (collée au scénario et aux actions) et conventionnelle, elle dispose de quelques fulgurances inspirées et parlantes. Un raccord dans l’axe sur un visage est bien plus effrayant et riche en sous-entendus qu’un bruit sourd sensé faire sursauté. Une utilisation hollywoodienne et moderne du son gâche l’expérience et l’œuvre dans sa globalité, car en inadéquation avec le reste du film. Le film n’est pas une honte absolue, mais le business qu’est devenu le cinéma d’horreur et d’épouvante a littéralement mangé le bon film qu’il aurait pu être. De son côté, le casting est bon : mention spéciale à Daniel Kaluuya (moins convaincant que dans l’épisode « 15 millions de mérites » de la série écrite par Charlie Brooker, Black Mirror. Un casting relativement bien dirigé, même si certains rebondissements tombent à l’eau à cause d’un surjeu évident, en plus de la prévisibilité de ces mêmes rebondissements. Peut-être même voulu, afin d’amplifier l’aspect grotesque des situations. Un détail à double tranchant.

Pour rappel, ce film est interdit aux moins de 12 ans

[usr 1,5]


[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=Het-qDIFers[/embedyt]

Au Suivant Poste

Précedent Poste

Poster un Commentaire

© 2024 CinéCinéphile

Thème par Anders Norén