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[Décyptage BO] The Neon Demon – Cliff Martinez envoûte et électrise

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Synopsis : « Une jeune fille débarque à Los Angeles. Son rêve est de devenir mannequin. Son ascension fulgurante et sa pureté suscitent jalousies et convoitises. Certaines filles s’inclinent devant elle, d’autres sont prêtes à tout pour lui voler sa beauté. »


 Critique du Film The Neon Demon

Depuis sa présentation lors de la 69e édition Festival de Cannes, puis à Paris pour une projection unique à l’occasion de l’événement Cannes à Paris, l’on peu dire que l’engouement Nicolas Winding Refn bat son plein. Rien de comparable avec la sortie d’un nouveau Steven Spielberg pour ne citer que lui, mais depuis quelques années et plus précisément la sortie de Drive, le cinéaste danois arrive à susciter l’attention et à donner envie – ou décontenancer suivant les goûts – les spectateurs. Le 08 juin 2016 sort en salles The Neon Demon, nouvelle réalisation signée Nicolas Winding Refn et, disons le clairement, un nouveau grand film de sa part. Pour lire un avis détaillé sur le film, on vous invite à lire la critique complète. Ici, l’on ne va pas argumenter sur les diverses qualités ou défauts que peut posséder le film, mais simplement s’axer sur sa bande originale.

Disponible à compter du 03 juin 2016 en version digitale, cette bande originale est composée par Cliff Martinez. Cliff Martinez qui devient un proche du cinéaste danois, puisque c’est leur troisième collaboration successive après Drive – oui il n’y a pas que Kavinsky dans Drive – et Only God Forgives. Sans compter les quelques compositions créées pour le documentaire My Life Directed By Nicolas Winding Refn réalisé par la femme de ce dernier, Liv Corfixen. Cliff Martinez commence doucement, mais surement à faire du film de genre, du film à ambiance, son domaine de prédilection. Only God Forgives, mais également Spring Breakers – bande originale co-réalisée avec Skrillex – ou encore toute la filmographie du réalisateur Steven Soderberg. Avec Only God Forgives il avait démontré pouvoir par la simple force de sa musique, apporter une atmosphère aux images. Des images aux symboles assez forts et qui parlent d’elles-mêmes, mais dont le simple montage ne permet pas de créer une ambiance. Problème, si l’on peut appeler ça ainsi, existant également dans d’autres films tels que La Jetée de Chris Marker. Dans ce dernier, les bruitages, paroles et musiques viennent donner du corps aux images. C’est à ce moment que le compositeur intervient et permet au film de prendre de l’ampleur, de prendre une tout autre dimension sans pour autant chercher le contrepoint. Bien au contraire, le son et l’image vont dans un seul et même sens dans le but de décupler la force des images proposées.



Dans Only God Forgives, l’on retrouvait quelques disparités. Disparités cherchant à mettre en avant l’environnement, le pays dans lequel se déroulait l’action, à savoir la Thaïlande. Pour The Neon Demon, le but recherché n’est pas le même. L’action se situe à Los Angeles et le film cherche à développer viscéralement pour mieux critiquer, le monde de la mode et de la beauté. Le travail du compositeur Cliff Martinez va donc être d’envoûter le spectateur afin de le plonger dans ce monde hypnotique où tout n’est que beauté plastique et superficialité. Dès la première piste, il va chercher à immerger le spectateur. Le compositeur s’appuie sur le montage dynamique de cette première scène et propose une composition pop et électrique. Par la suite, ces moments pop, dynamiques et électriques ne seront plus présents que sous la forme de réminiscences au milieu de pistes beaucoup plus envoûtante, de véritables musiques d’ambiances. Quelques pistes, voire moments servant de turbo afin d’électriser le spectateur, toujours dans l’objectif de coller avec la scène et ce qu’elle propose. On retrouve l’évolution du personnage principal incarné par Elle Fanning au travers de cette bande originale. Un personnage qui va être dès le premier plan, plongé dans un monde sanglant et infernal de la mode, puis qui va se laisser bercer, envoûter par ce même monde jusqu’à ce que…

Cliff Martinez réalise pour The Neon Demon, une bande originale très faible musicalement parlant. Mais l’intérêt recherché n’est pas là. Mis à part trois titres originaux que sont : « Mine«  par Sweet Tempest, « The Demon Dance«  par Julian Winding – musique entendue dans les différents trailers du film – et « Waving Goodbye«  chantée par Sia en guise de générique de fin, les compositions relèvent uniquement de la musique d’ambiance. Elles envoûtent le spectateur, viennent dynamiser et donner du corps aux scènes auxquelles elles sont rattachées. Plusieurs tonalités, ensemble de pistes reviennent fréquemment et dans plusieurs compositions à l’image de ce que l’on peut retrouver dans les musiques de boîtes de nuit. Des musiques redondantes et qui cherchent avant tout à enivrer un groupe de personne. C’est un défaut, mais un défaut volontaire, puisque l’on reste dans le monde de la nuit et plus particulièrement celui des nuits à Los Angeles où tout n’est que beauté et superficialité.



Hors du contexte du film, cette bande originale est très jolie à écouter. L’auditeur se laisse bercer par les mélodies, des mélodies très simples, mais enivrantes et envoûtantes ponctuées par des compositions plus pop et électriques. Certaines pistes mélodieuses paraîtront répétitives, là où d’autres, plus dynamiques, vous resteront en mémoire. Une harmonie très agréable à écouter et une bande originale qui prend littéralement tout son sens avec les images du film. Un simple son peut donner une tout autre perception d’une image. Allant tous deux dans le même sens, le son vient décupler la force symbolique des plans, permettant au film dans sa globalité d’être plus électrique et hypnotique de par l’ambiance créée par la bande originale. Apportant par la même occasion une véritable profondeur au film et à un scénario pouvant paraître léger au demeurant.


Bande Originale commercialisée par Gaumont en France, qui est d’ores et déjà disponible en version digitale, mais également en cd et vinyle.


CD Tracklist (attention risque de spoils)
  • 01. Neon Demon
  • 02. Mine – Sweet Tempest
  • 03. The Demon Dance – Julian Winding
  • 04 What Are You?
  • 05. Don’t Forget Me When You’re Famous
  • 06. Gold Paint Shoot
  • 07. Take Off Your Shoes
  • 08. Ruby At The Morgue
  • 09. Jesse Sneaks Into Her Room
  • 10. Real Lolita Rides Again
  • 11. Messenger Walks Among Us
  • 12. Runway
  • 13. Take Her To Measurements
  • 14. Who Wants Sour Milk
  • 15. I Would Never Say You’re Fat
  • 16. Thank God You’re Awake Remix
  • 17. Kinky
  • 18. Ruby’s Close Up
  • 19. Lipstick Drawing
  • 20. Something’s In My Room
  • 21. Are We Having A Party
  • 22. Get Her Out Of Me
  • 23. Waving Goodbye – Sia

 

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