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[Critique] The Walk – Rêver Plus Haut réalisé par Robert Zemeckis

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Synopsis : « Biopic sur le funambule français Philippe Petit, célèbre pour avoir joint en 1974 les deux tours du World Trade Center sur un fil, suspendu au-dessus du vide. »

Robert Zemeckis, metteur en scène américain qui déchaîne les cinéphiles, mais ne possède pas une renommée telle qu’on le penserait. La trilogie Retour vers le Futur, Qui veut la peau de Roger Rabbit ?Forest Gump ou encore Seul au Monde sont des films connus et reconnus dans le monde entier par le grand public, mais finalement peu ne connaissent ou ne retrouvent avec aisance le nom du réalisateur quel on doit ces films Robert Zemeckis est un cinéaste hors norme qui ne s’arrête pas aux simples conventions du cinéma. Véritable expérimentateur, Robert Zemeckis semble imprévisible dans ses choix de longs-métrages, mais conserve toujours un ou plusieurs liens entre tous les films qui constituent sa filmographie.

The Walk – Rêver plus Haut est typiquement le biopic qui n’aurait pas déchaîné les foules de cinéphiles à l’international s’il n’avait pas été réalisé par le metteur en scène du film Le Pôle Express. Philippe Petit est un funambule français de naissance qui a renié son pays depuis maintenant plusieurs dizaines d’années, mais qui compte toujours parmi les grands artistes français. Ce n’est pas pour autant qu’il est le personnage parfait pour voir sa vie transposée à l’écran. Pour avoir la faculté d’avoir droit à son biopic, un vrai et intéressant biopic, il faut quelque chose à raconter, avoir eu une vie tumultueuse emplie de bons et de mauvais moments, mais qui sortent du carcan de la vie de tous les jours. Certains cinéastes font de bons films sur la vie de monsieur et madame tout le monde, mais ce n’est pas ce qu’on demande à un film « basé sur une histoire vraie ». The Walk – Rêver plus Haut c’est non pas, le devoir d’émouvoir le spectateur ou de lui promettre l’histoire la plus bouleversante, mais l’avenir d’un épilogue vertigineux. Réalisateur qui s’épanouit dans l’excellence du divertissement, mais également dans le cinéma d’animation, Robert Zemeckis aime faire virevolter sa caméra.

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Le numérique est un élément qu’il connaît bien et qu’il maîtrise parfaitement bien. Avec ce dix-huitième long-métrage, il nous le prouve encore une fois. Des mouvements de caméra aériens et des plans vertigineux grâce à une mise en scène et un choix de cadrage qui sait utiliser à leur juste valeur l’avant et l’arrière champ. Les cadres sont posés et soignés pour créer une sensation de hauteur à l’écran. Robert Zemeckis sait par le biais de sa caméra, comment créer une émotion et emporter le spectateur vers l’avant. Il le démontre concrètement lors des moments de haut vol dans le film. L’arrière-plan est prépondérant et va même réussir l’outrage de faire passer celui qui est au centre de l’image à l’arrière-plan. Philippe Petit est un funambule, un homme de cirque qui fait le spectacle en utilisant son environnement. Deux bouteilles de vin, deux lampadaires, deux arbres, les tours jumelles du World Trade Center. Ce sont deux objets de l’environnement qui vont permettre au spectacle d’exister et permettre l’émerveillement des spectateurs. Philippe Petit ne fait que rendre hommage à ces constructions humaines ou non et par le biais de son récit, Robert Zemeckis va à la fois éblouir le spectateur en lui offrant un spectacle vertigineux et en lui offrant le plus beau des hommages au savoir faire de l’homme en passant par le World Trade Center. À l’image de ses plus grands films, le cinéaste américain, va concrètement développer une histoire d’amour au centre de son scénario.

L’histoire d’un homme qui par amour, par passion et par acharnement va tenter de réaliser l’impossible. Une histoire qui ne surprend pas le moindre, mais qui à la force de tenir debout sur son fil étroit, tout en passant par toutes les étapes qui forgent une histoire d’amour. Partir de l’ivresse du plaisir, à l’ivresse de l’accomplissement en passant par la tristesse et la peur. Un melting-pot des émotions et un beau résumé de ce dont est capable de ressentir l’homme en son for intérieur. Générateur d’émotion, le scénario du film The Walk – Rêver plus Haut va tout de même rapidement révéler ses faiblesses. À l’image d’un Forest Gump ou encore Flight, Robert Zemeckis souhaite faire entrer le spectateur dans la vie de son protagoniste afin de créer une tension véritable et non fictive lors des « money shots ». Un spectateur qui passe par toutes les émotions, mais un scénario qui s’étend donc sur les moments les plus importants de la vie du protagoniste, des moments qui s’éternisent et ne vont finalement pas s’avérer plus importants que cela. Possédant ses moments de faiblesse et creux plus ou moins étendus, le scénario du film The Walk – Rêver plus Haut va s’avérer être bon sur le fond et dans ses thématiques établies, mais légères dans la construction de ses personnages. Bien incarné par chacun des acteurs, c’est dans l’écriture que le bât blesse. Les personnages secondaires, vont comme leur nom l’indique, resté au second plan. Aucune utilité dans l’avancement scénariste n’est apportée par ceux qui vont épauler Philippe Petit dans l’ascension de son rêve. Certains vont apporter quelques traits d’humour alors que d’autres tenteront de faire transparaître leurs peurs pour faire monter la pression d’un cran à l’approche du climax. Pourquoi pas dans l’idée, mais l’épilogue arrivé, c’est finalement vain. La virtuosité de mise en scène de l’épilogue justifie et résume à lui seul le film.

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En Conclusion :

Une mise en scène en redondante, que l’on rapproche à non pas un, mais plusieurs aller-retour sur le fil de fer (fil qui est emplie de métaphore et va permettre au réalisateur de créer une perspective vers l’avant que ce soit dans le cadre ou dans la transcription de la volonté du funambule), une musique trop présente qui étouffe les moments de tension, mais une virtuosité dans la réalisation. The Walk – Rêver Plus Haut est un superbe hommage à l’homme et à son savoir-faire que l’on peut parfois dénigrer, tout en restant avant tout une démonstration de ce que l’homme se pousse à traverser pour accomplir ses rêves. Un climax vertigineux, époustouflant même, mais presque juste ça. Le propos est beau, mais les longueurs, la musique d’ambiance omniprésente qui gâche toute tentative d’incrémentation de tension, l’inutilité des personnages secondaires et cette narration didactique et énervante effectuée en face caméra par le protagoniste en font un Robert Zmeckis mineur dans sa globalité.


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