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[Critique] La Famille Bélier réalisé par Eric Lartigau

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« Dans la famille Bélier, tout le monde est sourd sauf Paula, 16 ans. Elle est une interprète indispensable à
ses parents au quotidien, notamment pour l’exploitation de la ferme familiale. Un jour, poussée par son professeur de musique qui lui a découvert un don pour le chant, elle décide de préparer le concours de Radio France. Un choix de vie qui signifierait pour elle l’éloignement de sa famille et un passage inévitable à l’âge adulte. « 

« La Famille Bélier, une comédie de noël tendre et affectueuse portée par la révélation Louane Emera. »

Décembre, dernier mois de l’année, est le mois dont on attend des surprises et beaucoup d’émotions. À l’approche des fêtes de fin d’année, c’est en décembre que débarquent sur les écrans français, comme à l’international, de grosses productions de Noël en provenance de chez Dreamworks ou Disney. Étrangement, Disney a laissé le champ libre à la concurrence en cette fin 2014, en décalant la sortie française du film Les Nouveaux Héros au courant février. De ce fait, les spectateurs ont moins de choix, mais un large choix tout de même avec Astérix : Le Domaine des Dieux, Les Pingouins de Madagascar… mais également des films tournés en live action comme Paddington et plus particulièrement Le Père Noël ou encore La Famille Bélier. Puisque oui, au-delà des films d’animation ou avec incrustation, les films de Noël sont avant tout des films porteurs d’émotions et communicatifs dans leur joie de vivre. Avec sa bonne humeur constante et l’envie de faire sourire le spectateur, Le Père Noël est l’exemple type du film pour les fêtes de fin d’année, mais La Famille Bélier n’est pas en reste. Comédie dramatique française, La Famille Bélier pourrait bien en surprendre plus d’un et devenir l’un des succès-surprises de la fin 2014.

Pour son nouveau film en tant que réalisateur, Éric Lartigau, metteur en scène notamment reconnu pour avoir mis en scène le duo Kad & O dans deux des aventures qui les ont emmenés dans l’espace et à la poursuite du tueur de Pamela Rose, a décidé de s’immerger au sein d’une famille pas comme les autres : la famille Bélier. Composée de quatre membres et de plusieurs animaux, cette famille de fermiers a la particularité d’être composée de membres sourds et malentendants. Seule leur fille ainée dispose de tous ses sens, ce qui leur est d’une aide incroyable pour se faire comprendre auprès des autres membres du village dans lequel ils vivent sans discordes. Une fois l’adolescence atteinte à son sommet, il faut que l’enfant prenne son envol et quitte le cocon familial pour vivre sa vie, la vie qui s’offre à lui. Simple, prévisible et sans prétention, La Famille Bélier conte aux spectateurs l’histoire d’une famille ordinaire à laquelle il arrive des choses ordinaires. Peu attirant sur le papier, c’est cette volonté de ne pas vouloir épater sur la forme qui rend le fond intéressant et les thèmes abordés plus touchants. Ne s’éparpillant pas en développant plusieurs arcs narratifs simultanément, ce long-métrage use d’un récit convenu et déjà connu de tous pour mettre en avant des personnages aux archétypes correspondants à ceux d’une famille lambda, mais à l’humanité débordante et à la sincérité épatante.

Alliant tendresse et émotion sans jamais lorgner vers le pathos ou la pitié envers les protagonistes, La Famille Bélier utilise astucieusement les archétypes qu’il utilise pour mettre en avant leur humanité et sincérité les uns à l’égard des autres. Toujours dans la volonté de mettre en avant une affection réciproque, Éric Lartigau n’use pas d’artifices dans sa réalisation et se centre uniquement sur ses acteurs afin que ces derniers soient toujours au centre du cadre. Clair, limpide et fluide grâce à un montage rythmé et qui ne perd jamais le spectateur, La Famille Bélier sonne comme une partition simple, mais harmonieuse et rythmée au son des émotions. Porté Couple charmant et complémentaire, on ne peut qu’applaudir ces derniers qui s’en sortent malgré tout avec les honneurs puisqu’ils ont pris la peine d’apprendre le langage des signes et réussissent à transmettre des valeurs et émotions au travers de simples mimiques ou gesticulations. Casting aux regards pétillants, cette famille a tout pour plaire, malgré quelques maladresses de Karine Viard qui a tendance à vouloir précipiter les choses au travers d’une gesticulation trop ample et d’une sous utilisation de son regard, contrairement à François Damiens qui excelle une nouvelle fois et qui nous prouve que même sans la parole il arrive à faire rire et émouvoir. Néanmoins, la véritable révélation de ce film et celle par laquelle les émotions vont et viennent se nomme Louane Emera. Perfectible à certains moments dans son jeu d’actrice, car devant passer par différents stades suivant l’évolution de son personnage, cette jeune chanteuse révèle au public une sincérité émouvante à l’aide d’un jeu naturel et d’une voix magnifique.

Écrit par Victoria Bedos, puis adapté par Éric Lartigau pour que la technique coïncide pleinement avec ce qui avait été mis sur le papier par la sœur de Nicolas Bedos, La Famille Bélier est un film surprenant, car au scénario sans surprise, mais au traitement émotionnel singulier. Touchants et attachants, les personnages bénéficient d’un traitement tout particulier puisqu’ils sont la pièce maitresse du film, la pièce originale, venue s’attacher à une structure convenue. Porté par un casting aux jeux naturels et débordants de sincérité, ces derniers touchent les spectateurs et leur laissent en tête des moments pleins de tendresse et quelques jolies sonorités. Tournant autour du moyen de communication qu’est le son et plus particulièrement la parole, celui-ci est exploité de manière à ce que le talent de chanteuse de Louane Emera soit utilisé pour apporter au film une autre dimension, une dimension musicale. Néanmoins limité par le film, on profitera avec un certain plaisir des quelques belles scènes musicales qui permettent à la chanteuse de s’épanouir et pourquoi pas de trouver son public, qu’elle mériterait plus que d’autres.

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