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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Le Crime de l’Orient-Express réalisé par Kenneth Branagh [Sortie de Séance Cinéma]

Synopsis : “Le luxe et le calme d’un voyage en Orient Express est soudainement bouleversé par un meurtre. Les 13 passagers sont tous suspects et le fameux détective Hercule Poirot se lance dans une course contre la montre pour identifier l’assassin, avant qu’il ne frappe à nouveau. D’après le célèbre roman d’Agatha Christie.”


Les lumières de la salle de cinéma s’allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position “je m’installe comme à la maison” ce n’est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique…

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Cela pourrait paraître comme une évidence que l’acteur et réalisateur Britannique Kenneth Branagh, réalisateur de Thor, Cendrillon ou encore The Ryan Initiative pour ne citer que ses dernières productions, ait un jour ou l’autre, l’ambition d’adapter un roman de Agatha Christie, les adaptations du cinéaste ayant toutes des airs de tragédie Shakespearienne, Kenneth Branagh ayant gagné sa réputation à Hollywood pour ces adaptations de la littérature Shakespearienne, de Henry V (1989) à Hamlet (1996), en passant par Beaucoup de bruit pour rien (1993). Cette nouvelle adaptation du Crime de l’Orient-Express a pour ambition de retourner à un style de cinéma hollywoodien à l’ancienne, un cinéma des années 30-40 où les adaptations de romans policiers étaient plutôt en vogue, portée par un casting de vedettes hollywoodiennes prestigieuse. Autant dire que cette nouvelle adaptation, aux antipodes du cinéma Hollywoodien actuel, était plutôt alléchante en vue de son casting : des têtes d’affiche telles que Johnny Depp, Judi Dench, Willem Dafoe, Michelle Pfeiffer, Daisy Ridley, Penélope Cruz, et tant d’autres, dirigés par Kenneth Branagh qui se glisse dans la peau du célèbre détective Hercule Poirot, menant l’enquête et se plaçant comme un chef d’orchestre dans tous les sens du terme. L’un des castings les plus prestigieux que l’on pouvait probablement voir cette année au cinéma.

Verdict ? Qu’en est-il de cette énième adaptation d’Agatha Christie ? Le mot juste serait classieux ! À l’image de la mise en scène de Kenneth Branagh, d’un classicisme élégant. Des plans-séquences très soignés, une caméra en mouvement dans un train, qui se balade de pièce en pièce, suit les personnages, de l’intérieur ou de l’extérieur à partir des fenêtres, ou en plan zénithal au dessus de leurs têtes, le réalisateur citant clairement Hitchcock. Une mise en scène maîtrisée, des dialogues nerveux et bien écrit sous la plume du scénariste Michael Green (Blade Runner 2049, Logan, Alien Covenant), une direction d’acteurs correcte où chaque vedette a le droit à ses 10 min de gloire et de performance dans les dialogues, à l’image d’une séquence que l’on pourrait surnommer la « séquence-Judi Dench » où l’actrice fait son monologue habituel en plan serré sur son visage.

Car oui, malgré toutes les qualités de la mise en scène de Kenneth Branagh et sa direction d’acteurs très « British », tout cela semble assez vain en vérité. On ne peut s’empêcher de voir dans les intentions du cinéaste une certaine prétention dans sa manière de se crée un personnage à l’humour British qui dirige la crème de la crème des acteurs Hollywoodiens actuels à bord de l’Orient-Express, avec un premier degré dans la mise en scène et la dramaturgie de son film, donnant l’impression que Kenneth Branagh est persuadé de signer un grand film Hollywoodien, donnant à son dernier acte des grands airs shakespeariens plutôt habituels dans sa filmographie, à l’image de son Thor et de l’aspect « tragédie shakespearienne » que le cinéaste britannique donnait à la mythologie du super-héros, mythologie récemment complètement démystifiée par Taika Waititi et son Thor : Ragnarok.

Le Crime de l’Orient-Express apparaît au premier regard comme un film soigné, un travail bien fait qui déborde de générosité. Mais le classicisme, certes élégant et aux antipodes de ce que l’on peut voir à Hollywood en ce moment, paraît extrêmement classique, au point que cela puisse provoquer l’ennui chez le spectateur, notamment lors d’un deuxième acte qui traîne en longueur, Kenneth Branagh donnant la réplique à chacun des acteurs lors des scènes d’interrogatoires, chaque vedette ayant le droit à son moment de gloire que nous soulignions plus tôt dans cette critique, à l’image de la performance de Judi Dench.

Pour autant, le film de Kenneth Branagh n’a pas à être boudé, remplissant son contrat d’honnête divertissement hollywoodien, à la mise en scène et à l’écriture soignée, avec un casting prestigieux très bien dirigé et un retour au genre du film à intrigue policière classique, sans pour autant renouveler le genre. Avec Le Crime de l’Orient-Express, Kenneth Branagh signe une adaptation classique du roman d’Agatha Christie, divertissante et élégante dans sa forme, à défaut d’avoir peu de chances de figurer parmi le panthéon des adaptations majeures du genre.

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