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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Skyscraper réalisé par Rawson Marshall Thurber [Sortie de Séance Cinéma]

Synopsis : “Ancien chef du commando de libération des otages du FBI et vétéran de l’armée américaine, Will Sawyer est désormais responsable de la sécurité des gratte-ciels. Alors qu’il est affecté à Hong Kong, il est accusé d’avoir déclenché un incendie dans la tour la plus haute et réputée la plus sûre du monde … Considéré comme fugitif, Will doit retrouver les criminels, prouver son innocence et surtout sauver sa femme et ses deux enfants prisonniers du bâtiment en flammes …”

Les lumières de la salle de cinéma s’allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position “je m’installe comme à la maison” ce n’est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique…

Après Agents presque secrets, le réalisateur Rawson Marshall Thurber retrouve l’acteur Dwayne Johnson pour passer de la comédie au film d’action musclé. Skyscraper suit l’histoire d’un ancien chef commando de libération des otages du FBI, Will Sawyer (incarné par Dwayne Johnson) qui se retrouve malgré lui accusé d’avoir déclenché un incendie à grande échelle dans une tour hyper sophistiquée à Hong-Kong, surnommée « The Pearl ». Tout en devant prouvée son innocence, Sawyer va chercher à trouver un moyen de rentrer dans la tour de cristal en feu pour secourir sa famille pris au piège de l’incendie déclenché par un groupe de terroristes.

« Un honnête divertissement, certes peu mémorable, mais qui vous ferra passer un bon moment en salle. »


À première vue, le scénario de Skyscraper est digne d’une série Z. Pourtant, la construction narrative, linéaire et simple du scénario, ainsi que la tête d’affiche du film ne sont pas sans rappeler le concept qui a fait les heures de gloire d’un certain cinéma d’action à l’aube des années 90 dont le principal représentant n’est autre que l’inégalable, encore à ce jour, Die Hard : Piège de Cristal réalisé par John McTiernan (1988). De la fin des années 80 aux années 90, le cinéma d’action de John McTiernan a surfé sur la vague de la figure du héros Reaganien, dont les principaux acteurs furent Arnold Schwarzenegger, Sylvester Stallone ou encore Bruce Willis dans le cas de Piège de Cristal. Un cinéma d’action sous testostérone où les corps bodybuildés des héros, sont mis à rude épreuve sous différentes manières. Une ascension pour celui de John McClane (incarné par Bruce Willis) qui grimpe les étages de la tour pour arriver au sommet et sauver sa femme des preneurs d’otages dans le film réalisé par John McTiernan.

Les ressemblances entre les constructions narratives des deux films ne sont pas de pures coïncidences puisque le réalisateur de Skyscraper a clairement pensé son blockbuster dans l’esprit de ceux des années 90. Dwayne Johnson est au blockbuster américain actuel ce qu’était Arnold Schwarzenegger dans le cinéma de John McTiernan, de Predator (1987) à Last Action Hero (1993). Tout comme Schwarzenegger qui fut approché pour son corps hors-normes d’athlète culturiste pour jouer le Terminator, Dwayne Johnson fut d’abord une star du catch, sport bien connu pour sa théâtralité. Aujourd’hui, l’acteur enchaine les performances dans le cinéma d’action américain, jusqu’au détournement de son physique dans la comédie d’action, de la même manière qu’Arnold Schwarzenegger s’amusait de sa forme physique avec un certain second degré, particulièrement chez John McTiernan. Dans le film Skyscraper, le corps de l’acteur devient la principale attraction de cette série B, qui, si elle ne brille pas par l’originalité de son scénario qui enchaine les incohérences plus folles les unes que les autres, fait la part belle au physique indestructible de son protagoniste, qui comme John McClane dans Piège de Cristal, se surpasse physiquement, jusqu’à la souffrance physique que le corps endure au fur à mesure de sa progression dans la tour. Le scénario, écrit par le cinéaste, utilise par ailleurs l’handicap de son personnage, une jambe bionique, comme ressort scénaristique dans l’ascension physique qui traverse le corps de l’acteur.

On pourrait néanmoins reprocher à Rawson Marshall Thurber de ne pas toujours assumer pleinement la parenté de son blockbuster avec celui de John McTiernan, contrairement à Roland Emmerich qui s’en amusait avec son blockbuster White House Down (2013), que le cinéaste revendiquait comme un Die Hard à la maison blanche, au point que le débardeur de John Cale (incarné par Channing Tatum) fasse écho à la tenue de McClane. Une dimension remake qui faisait toute la jouissance dans les scènes d’actions et l’écriture du blockbuster de Roland Emmerich, chose qui manque au film de Rawson Marshall Thurber pour hisser Skyscraper au-delà du rang de simple plaisir coupable. Mais les quelques fulgurances visuelles de ce dernier (un climax au sommet de la tour jouant sur des reflets de miroirs assez bien vu) en font un honnête divertissement, certes peu mémorable, mais qui vous ferra passer un bon moment en salle.


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