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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Robin’s Wish, portrait bouleversant d’un artiste aimé et amoureux

Synopsis : « An intimate portrait of Robin Williams and his invulnerable spirit, Robin’s Wish is the story of what really happened to one of the greatest entertainers of all time – and what his mind was fighting. »


Les lumières de la salle de cinéma s’allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position “je m’installe comme à la maison” ce n’est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique…

Chaque année, disparaissent des centaines de techniciens et artistes qui contribuent de par leur talent à la création d’œuvres qui marquent les esprits. Des morts souvent anodines, pour des pères, mères, fils ou filles simplement normaux. Des gens normaux avec des vies normales. Puis il y a celles et ceux dont le nom, dont les créations ou le visage a marqué des générations entières, et contribué au développement culturel de générations entières. Des cinéastes, des compositeurs, des acteurs et des actrices. Ils ont accompagné des enfants, des adolescents et des adultes durant des moments de leurs vies. Au-delà d’être quelqu’un dont la notoriété prend un poids considérable, un artiste est avant tout quelqu’un qui va être admiré par un grand nombre. Quelqu’un qui peut être pris en exemple, un grand frère ou une grande sœur spirituelle. Disparu le 11 août 2014, Robin Williams est sans conteste l’artiste dont la disparition a le plus ému la planète cinéma ces dernières années. Non pas qu’il était plus important que d’autres. Robin Williams ne jouait pas un jeu avec son public.

Un artiste sincère, franc et donnait au travers de ces prestations, tout ce qu’il avait afin de susciter du rire et du bonheur en chacun des spectateurs. Des personnages qui allaient majoritairement dans ce sens. Des performances humoristiques qui avaient pour but de divertir, mais qui n’occultaient jamais la profondeur des personnages en question. Émanait de chaque personnage, une personnalité et une tendresse véritable. Robin Williams croyait en chacun de ses personnages, aujourd’hui devenus cultes. Par une émotion sincère qui émanait de chacun de ses personnages, il permettait au spectateur d’y croire et de se rapprocher toujours un peu plus de son acteur fétiche par le prisme du personnage. Un artiste dévoué à l’autre, dévoué au bonheur de l’autre. Si sur le papier Robin’s Wish avait absolument tout pour être cet énième document voyeuriste et opportuniste, il n’en est finalement rien. Réalisé par le documentariste Tylor Norwood, également co-scénariste aux côtés de Scott Fitzloff, Robin’s Wish dresse le portrait de l’artiste tout en prenant le temps de décrypter les dernières années de sa vie. Qui était réellement Robin Williams et qu’est-ce qui a causé sa mort ? D’une question purement gratuite, permettant toutes les supputations opportunistes, se dresse un portrait intime d’une sobriété et d’une élégance rare.

S’il exploite de nombreuses archives afin d’illustrer la parole, le documentariste Tylor Norwood base son récit sur des entrevues réalisées avec des proches de l’artiste. Voisins, amis, cinéastes qui ont mis en scène Robin Williams dans les dernières années de sa vie, mais également sa dernière compagne : Susan Schneider. Présente du début à la fin du documentaire, ce sont les paroles de Susan Schneider qui viennent nourrir le film et nous permettent de comprendre en quoi Robin’s Wish est un documentaire finalement nécessaire. Robin’s Wish est un documentaire vrai, un documentaire sincère et honnête qui, par le prisme de l’élaboration du portrait de l’artiste, cherche à établir la vérité sur la disparition de son défunt mari. Qu’est-ce que la Lewy Body Dementia, cette maladie neuronale dégénératrice qui a rongée de l’intérieur, l’acteur Robin Williams ? Accompagnée par les propos tenus par les autres intervenants (dont un médecin spécialiste en maladies neuronales dont les paroles permettent d’apporter une parole scientifique crédible tout en nous éclaircissant sur les symptômes causées par la maladie) Susan Schneider dresse le portrait amoureux d’un homme qui avait dédié sa vie à contribuer au bonheur des autres, mais contraint par la maladie à avoir peur de ne plus en être capable.

Un portrait sincère et touchant, qui a la grande force de ne jamais sombrer dans l’éloge funèbre ou de franchir la limite du portrait trop intime et familial . Par le prisme de Robin Williams, artiste connu et aimé de tous, Tylor Norwood accompagne Susan Schneider dans sa démarche de faire connaître et de combattre cette maladie neuronale, méconnue et incurable, qu’est la Lewy Body Dementia. Rien d’exceptionnel dans la forme, Robin’s Wish est un documentaire qui jongle entre archives et entrevues sans artifices. Une forme au service de son propos, au service d’une narration qui va permettre de jongler entre les époques afin de comprendre qui était Robin Williams et ce que la maladie a causé chez lui. Passer du rire au larme et ne jamais sombrer dans le pathos facile ou l’éloge funèbre qui aurait été morbide et opportuniste. Un bel hommage, un beau film qui rétablit la vérité sur un cas maltraité par l’opportunisme maladif des journaux d’actualité, avares en scoop et de grandes lignes.


Disponible en vidéo à la demande aux États-Unis et Canada depuis le 04 septembre 2020

« Entre rire et larmes, le documentaire Robin’s Wish décrypte le combat d’une femme (Susan Schneider), contre la maladie qui a emportée son mari. Loin du document voyeuriste que l’on aurait pu croire, un portrait assez sobre et bouleversant. »


https://www.youtube.com/watch?v=VwTdiolcddM&ab_channel=TrailersHD

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