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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Palo Alto [Critique]

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« Piégés dans le confort de leur banlieue chic, Teddy, April, Fred et Emily, adolescents livrés à eux-mêmes, cherchent leur place dans le monde. Ils ont soif de sensations fortes et testent leurs limites. L’alcool, les drogues et le sexe trompent leur ennui. Ils errent sans but dans les rues ombragées de Palo Alto incapables de voir clair dans le tourbillon confus de leurs émotions. Sauront-ils éviter les dangers du monde réel ? »

Dans la grande famille des Coppola au cinéma je voudrais…la petite-fille. Nièce de Sofia Coppola, Gia nous fait donc découvrir son premier film, clairement beaucoup plus inspiré des travaux de sa tante que de ceux de son grand-père. Marchant directement dans les traces d’un Virgin Suicides ou (dans une moindre mesure) d’un The Bling Ring, Gia Coppola va donc nous parler de la jeunesse « normale », celle qui n’a pas de but et qui se cherche à travers l’auto-destruction. Et si le film n’est pas le chef-d’œuvre existentiel de sa tante, il est néanmoins bourré de qualité, et nous laisse espérer un avenir radieux pour les Coppola.

Replaçons-nous dans le contexte. Palo Alto arrive dans une période flou pour les Coppola. Le grand manitou, Francis Ford, a vu son dernier film, Twixt (que je ne saurais assez vous recommander) sortir en France en 2012. Sofia, la fille prodigue, peine à se renouveler après un Somewhere intéressant mais chiant comme un cours de maths et un The Bling Ring qui effleurait son sujet. Seul Nicolas (Cage), le neveu du chef de famille, a récemment accompli un come-back phénoménal avec Joe (reste à savoir s’il va transformer l’essai à la manière d’un Matthew McConaughey). Palo Alto arrive donc à point nommé, d’un côté pour prouver que la famille des Coppola en a encore dans le ventre, et de l’autre, pour dresser un meilleur portrait de la jeunesse que celui de Sofia l’an dernier.

Palo Alto raconte donc les histoires croisées de Teddy, April, Emily et Fred. Au début, Teddy et Fred évoluent en « binôme » mais vont rapidement être amenés à se séparer, tandis que les deux vont tisser des liens spéciaux avec Emily. Et là intervient le premier problème du film. Le personnage d’Emily aurait pu être immense, mais il est mal exploité. Il est déjà très intéressant, simplement pas assez développer. Nombre de ses dialogues ou des actes qui gravitent autour d’elle, approfondis, auraient pu donner quelque chose de grandiose. Malheureusement, Gia Coppola ne va pas au fond des choses et nous frustre beaucoup. Et il y a plein de détails comme ça dans le film. Une voix off bazardée qui ressemble plus à de l’auto censure qu’à un vrai choix artistique, le personnage de James Franco, qui est très mal exploité (ce qui est aussi dû au versant « film à épisodes » de la chose), parfois des évidences scénaristiques qui plombent le récit, une auteure qui arrive mal à se démarquer de ses influences (le poster de Virgin Suicides dans la chambre d’April…) ou encore une bande originale qui colle une fois sur trois.

Mais, le film n’est pas rempli que de mauvaises choses. Loin de là. J’ai personnellement un grand attachement pour l’Amérique (pour pleins de raisons personnelles qui n’intéressent personne) et ce qui touche à sa jeunesse, et sur certains plans, j’ai retrouvé une atmosphère exacte, et même la réalité. Des jeunes qui s’ennuient, qui passent leur temps à se bourrer la gueule, à parler cul et à chercher la connerie à faire. Non seulement c’est également très vrai en France mais en plus Gia Coppola capte ça à la perfection, sans jamais être racoleuse ou chercher à choquer. Ici, c’est toujours les sentiments derrière les actes qui sont recherchés et, si elle n’y arrive pas tout le temps, on sent l’envie de Gia Coppola de nous toucher, et surtout de bien faire, de nous livrer une œuvre belle, malgré son contenu.

Évidemment, le film n’est donc pas dépourvu de défauts (sa mise en scène est très plate), mais ses (très) nombreuses qualités (un casting remarquable notamment) nous font espérer du bon pour la suite. Si vous souhaitez voir un film parfait sur la jeunesse au sein de la famille Coppola je ne peux que vous conseiller 15234000 fois de revoir Virgin Suicides, mais, entre le chef-d’œuvre de sa tante et une douce folie héritée de Kids ou Ken Park, Gia Coppola réalise un premier film très bon (terme bien trop galvaudé ces derniers temps à mon sens).

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