CinéCinéphile

Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Mother! réalisé par Darren Aronofsky [Sortie de séance Cinéma]

Synopsis : « Un couple voit sa relation remise en question par l’arrivée d’invités imprévus, perturbant leur tranquillité. »

Les lumières de la salle de cinéma s’allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position « je m’installe comme à la maison » ce n’est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique…

cinetick

[maxbutton id= »123″]


Trois ans après son odyssée biblique Noé, le réalisateur Darren Aronofsky revient avec Mother!, un thriller psychanalytique qui réunit de nouveau les obsessions et angoisses de son cinéaste. Un huis-clos qui se déroule dans une maison où un couple voit leur vie perturbée par l’arrivée d’étranges invités dans leur maison, ce qui vient remettre en question leur relation et réveiller les angoisses de la jeune femme.

Mother! est un film dont la narration, les personnages, ainsi que le lieu dans lequel se déroule l’action, ne sont que pures métaphores. Cette nouvelle œuvre se place dans la continuité de Black Swan. Dans ses choix de mise en scène et dans sa volonté de faire vivre au spectateur une expérience sensorielle. Une caméra qui s’immisce entre les murs de la maison, se balade derrière le personnage de Jennifer Lawrence dont le film épouse le point de vue. La maison semble vivante au sens propre du terme. La caméra devient par moment transparente, traversant les murs, montrant le cœur de la maison, faisant de ce lieu un personnage à part entière. Une maison mère qui saigne, tremble et ressent la douleur. Les mouvements fluides et fantomatiques de la caméra procurent une sensation extrêmement réaliste d’implication. Le spectateur se retrouve au milieu des personnages qu’elle suit dans leurs déplacements, passant de porte à porte, de pièce en pièce, reflétant leurs tourments. A cela on ajoute la mise en scène d’Aronofsky complètement maitrisée, anxiogène et oppressante avec des cadres très serrés sur le visage de Jennifer Lawrence. Un partis pris dont le but est de mieux saisir les angoisses de son personnage, à l’image de Natalie Portman dans Black Swan. Déjà une étude sur la confusion entre réel et fantasmes, thème récurant et central à sa filmographie.

« La caméra d’Aronofsky filme « Mother » (Jennifer Lawrence) constamment en plan serré pour mieux explorer sa psyché »

Huis clos psychanalytique, immersif et passionnant en guise de première partie de film. Analyse des relations entre les personnages et de leurs angoisses les plus profondes. La direction d’acteurs est par ailleurs excellente. Jennifer Lawrence en tête qui délivre, probablement, sa meilleure performance aux côtés d’acteurs comme Javier Bardem, Ed Harris, Michelle Pfeiffer dont les performances ne l’écrase absolument pas. Chaque personnage n’est jamais laissé de côté, au contraire, la mise en scène les réunit dans le cadre ou parfois séparément dans des plans-séquences qui passent d’un personnage à un autre en changeant de pièces.

Sur la forme, Mother! est donc aussi maitrisé que Black Swan, ou encore The Wrestler en leur temps. Le dynamisme de sa mise en scène et la fluidité de la caméra toujours en mouvement, plonge dans la psyché de ses protagonistes. Cela dit, en ce qui concerne le scénario, les possibilités de doubles lectures sont nombreuses et intéressantes, mais peuvent paraître parfois confuses et difficiles à cerner. Notamment, dans une dernière demi-heure qui vire à la saturation où l’on pourrait se demander où Darren Aronofsky veut en venir dans sa métaphore biblique et religieuse. Une sorte de trip final toujours maitrisé dans une mise en scène spectaculaire et sensorielle, mais qui devient très vite un sacré « bordel » peu compréhensible. Là où Black Swan était parfaitement clair dans sa dualité entre le cauchemar et la réalité.

Mais malgré ces quelques défauts, il faut tout de même admettre que Mother! ose être une œuvre de psychanalyse qui se risque à être incomprise par certains. Le film Mother! se place dans la continuité de la filmographie du cinéaste. Même Noé, blockbuster mythologique et biblique, que l’on pourrait considérer comme un égard, résonne dans l’œuvre du cinéaste. Mother! s’impose comme une œuvre aboutie qui réunit les obsessions de son réalisateur, malgré une tendance à s’égarer dans la surenchère métaphorique qui pourra diviser certain(e)s.

[usr 4]


[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=iPBv6ONY2Eg[/embedyt]

Au Suivant Poste

Précedent Poste

Poster un Commentaire

© 2024 CinéCinéphile

Thème par Anders Norén