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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Men in Black International, on efface tout et on recommence


Synopsis : « Les Men In Black ont toujours protégé la Terre de la vermine de l’univers. Dans cette nouvelle aventure, ils s’attaquent à la menace la plus importante qu’ils aient rencontrée à ce jour : une taupe au sein de l’organisation Men In Black. »


Les lumières de la salle de cinéma s’allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position “je m’installe comme à la maison” ce n’est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique…

Devinez qui est de retour avec les Neurolaser ? Les Men in Black ! Après un premier volet en cool attitude avec Will Smith et Tommy Lee Jones, puis deux suites inégales, il avait été un temps question d’un cross-over entre les hommes en noir et l’équipe de 21 Jump Street. Finalement, ce sera un reboot complet en déplaçant l’action des USA au Royaume-Uni. Pour parachever le tout, on place un nouveau duo : fini les hommes en noir, place aux femmes et aux hommes en noir.

On reboote, on change le duo et on offre aux femmes une place de premier plan. Il faut reconnaître qu’en une seule scène, Emma Thompson prouve à quel point, elle est la tête bien pensante des Men in Black USA. Grande actrice, grand talent qui mériterait d’avoir son aventure en solo. Mais hélas, le retour des Men in Black n’est qu’une simple « origin story » comme le premier volet. La jeune pousse arrive dans l’univers des protecteurs de la galaxie et elle est associée au baroudeur de choc. La petite différence est que le passage de témoin de l’aîné vers la jeune recrue n’existe pas : il s’agit juste de la formation d’une nouvelle pousse chez les MIB.

Remise des compteurs à zéro avec le même scénario ? Quelque part, on peut dire cela. Après une entrée en matière à Paris, on repart 20 ans en arrière avec la jeune Molly qui découvre un alien chez elle et le protège. Retour dans le présent où la jeune femme tente de découvrir quelle agence enquête sur les extraterrestres : passage savoureux. Puis ensuite, quand enfin, Molly découvre la cache des Men in Black alors l’initiation débute et la première mission se déroule à Londres. C’est la petite différence avec ces nouveaux héros : bye-bye les USA, bonjour le monde ! Un petit détour par le Maroc pour introduire les méchants menaçant la Terre et la galaxie. Les effets spéciaux sont toujours aussi réussis, les acteurs prennent un réel plaisir mais le scénario est cousu de fil blanc. Tout est prévisible, tellement prévisible. Et malgré ce moment sympathique passé en compagnie des nouveaux agents, ça ne suffit pas.

Est-ce à dire que nous devenons exigeant ? Sans doute un peu. Même si F. Gary Gray a de la bouteille et emballe les scènes d’action avec une réelle maîtrise, il a quand même signé le huitième épisode de Fast & Furious, le spectateur est en droit d’en attendre plus. Pourtant les acteurs s’amusent comme des petits fous mais il manque à ce reboot le charme de l’original. L’envie de retrouver les Men in Black en s’attardant sur des personnages iconiques comme le chien Franck ou la bande d’alien débiles attablés dans la salle de repos. Certes le duo Tessa Thompson-Chris Hemsworth fonctionne à merveille, certes l’humour est présent mais en étirant les aventures des héros pour pratiquement atteindre les deux heures, l’ennui pointe parfois son nez. Là où la première trilogie proposait trois films compris entre 1h30 et 1h45, ce sont 15 petites minutes de plus, 15 petites minutes de trop. Ce n’est pas grand chose mais pourtant cela fait beaucoup car ces longueurs ne servent à rien.

Matt Holloway et Art Marcum sont reconnus pour écrire des histoires un peu plus longues mais où les intrigues et sous-intrigues sont développées pour mieux épater le spectateur : le premier Iron Man (génial) et le dernier Transformers (un peu long sur la fin). Et c’est l’humour et le côté décalé d’Iron Man qu’ils arrivent parfois à retrouver. On pourra par exemple s’amuser de la dispute avec Riza (Rebecca Fergusson enfin dans un rôle comique), les interventions du petit pion d’échec, Pawny auquel Kumail Nanjiani prête sa voix. Et pour entourer les Men in Black, Liam Neeson ou encore Rafe Spall, ils participent du doute de la taupe infiltrée dans l’organisation intergalactique. Et si finalement le problème de ce Men in Black International était la perte de l’innocence, de la saveur de la première fois et donc de l’humour originel. Si les scénaristes ont su garder par moment l’esprit déluré de la franchise, ils l’ont dilué dans une intrigue trop basique où la succession de scènes d’action n’amènent qu’à un final prévisible. Dommage !


« Et si finalement le problème de ce Men in Black International était la perte de l’innocence, de la saveur de la première fois et donc de l’humour originel. »


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