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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Ma Vie de Chat (Critique | 2016) réalisé par Barry Sonnenfeld

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Synopsis : « Tom Brand est un milliardaire qui a consacré sa vie à son travail et à sa réussite. Sa carrière trépidante l’a éloigné de sa femme Lara et de son adorable fille Rebecca. Pour l’anniversaire de cette dernière, Tom n’a d’autre choix que de lui offrir ce qu’il déteste par-dessus tout : un chat. En route pour la fête de Rebecca, Tom est victime d’un terrible accident et se retrouve mystérieusement coincé dans le corps du chat.
Répondant désormais au doux nom de Monsieur Fuzzypants, il est adopté par sa propre famille qui peine à maîtriser ce chat maladroit et peu obéissant… Tom va devoir tant bien que mal se faire à sa nouvelle condition tout en portant un nouveau regard sur son entourage. Il devra comprendre pourquoi il s’est retrouvé dans cette situation et tout mettre en œuvre pour reconquérir son apparence humaine. »

Entre 1991 et 1997, Barry Sonnenfeld faisait partie de la « short list » des réalisateurs à suivre. Un de ses réalisateurs, qui deviendrait, non pas un Grand à l’instar des Spielberg, De Palma ou encore Scorsese pour ne citer qu’eux, mais un metteur en scène sur lequel nous pourrions compter pour offrir aux spectateurs des divertissements de qualités. Divertissement très souvent estivaux. Ses premières réalisations sont devenues littéralement culte. La Famille Addams et Men in Black sont deux excellents divertissements qui ont réussi à entrer au panthéon du cinéma. Qu’on les aime ou non, tout le monde – cinéphiles, mais pas uniquement – connaît ces titres de films. Cependant, depuis 1999 et le flop monumental du conséquent Wild Wild West avec un Will Smith encore bankable dans le rôle-titre, Barry Sonnenfeld n’est plus que l’ombre de lui-même. Il enchaîne les petits divertissements familiaux insipides aussi vite que son ombre. Ce n’est pas surprenant de le voir en cette année 2016, revenir sur nos écrans avec un film nommé : Ma Vie de Chat.

Sur le papier, mis à part la présence dans le rôle-titre de Kevin Spacey, ce long-métrage estival a tout de la réunion des anciens d’Hollywood. On y retrouve donc Barry Sonnenfeld, Jennifer Garner, ainsi que Christopher Walken qui enchaîne les seconds rôles alimentaires depuis trop longtemps. Rien qu’avec ça, on sent le navet venir à des kilomètres, on sent le film insipide qui n’aura absolument rien pour lui, mais qui réussira malgré tout à attirer un petit public en salles, profitant pleinement des vacances scolaires. Jackpot, Ma Vie de Chat est un divertissement à la réalisation insipide et au scénario qui surfe sur la déferlante des vidéos qui font le plus rire sur l’internet, à savoir les vidéos de chats. Ma Vie de Chat n’est ni plus ni moins qu’une compilation de ce qu’on a pu voir de plus drôle ou attendrissant dans des vidéos amateurs, mais en haute définition avec une direction artistique pop et colorée. Un film fainéant qui ne plaira pas à un public ayant plus de 9 ans, mais qui va réussir malgré tout à atteindre la cible des 3/9 ans, ainsi que leurs parents, voire grands parents qui ne cherchent pas à voir autre chose qu’un film de fin d’après-midi.

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Dénué de surprises et conventionnel à souhait, Ma Vie de Chat est doté d’un scénario qui repose sur les bases bien solides du divertissement enfantin pour les très jeunes. Un scénario classique de sa contextualisation au final et qui va miser avant tout sur l’attachement du spectateur envers des personnages stéréotypés, mais attendrissants. Des personnages hauts en couleurs, hautains ou naïfs, mais qui vont tous et toutes se retrouver face à un événement qui va les réconcilier et les rendre tous et toutes heureux ensemble. C’est prévisible, les personnages ont tous et toutes des réactions caricaturales et le registre comique qui va être le plus mis à parti va être le burlesque. L’on est dans l’exagération permanente, dans le surréalisme pur et dur, mais un surréalisme protecteur envers les personnages. Le but est de faire vivre des aventures aux personnages, d’en mettre certains face au danger de la mort, mais de toujours faire croire aux spectateurs qu’un élément va le(s) sauver(s). Chercher à émerveiller les petits par l’absurdité et la grandiloquence des événements, mais seulement les petits.

Avec ce nouveau long-métrage, Barry Sonnenfeld réalise un divertissement estival pour petits, mais qui déplaira aux plus grands à cause d’une réalisation télévisuelle, et de codes de mise en scène et de narration usés telle que la voix off provenant du chat en lui-même sans qu’il n’y ai besoin de synchronisation labiale. Il n’y a absolument aucune audace, aucune volonté de recherche ou d’originalité. Tout y est lisse, insipide et d’outre temps, digne d’un téléfilm TF1 de début d’après-midi (pour reprendre un des chroniqueurs du site). La majeure partie du film se déroule en intérieur. Des intérieurs bourgeois, colorés et lumineux avec un flou permanent sur les zones qui donnent sur l’extérieur. Tout paraît vide, artificiel et de ce fait numérique, là où même des téléfilms estivaux « low budget » n’ont pas ce défaut. Ce manque de budget pousse les réalisateurs et techniciens de ce type de productions à utiliser une direction artistique presque naturaliste et ils vont de ce fait, pour certains, chercher à donner de la vie aux décors pour immerger le spectateur. Barry Sonnenfeld cherche à créer de l’émerveillement et à remplir du vide avec un trop-plein de couleurs, mais des couleurs inutiles sans aucunes significations, mis à part égayer des décors et une mise en scène insipide.


En Conclusion :

Ma Vie de Chat est un film qui remplit son contrat : plaire à un public cible ayant entre 3 et 9 ans. Malheureusement, ce dernier se contente de ça, n’en faisant ni plus, ni moins. Drôle par moment grâce à quelques situations burlesques (beaucoup trop peu nombreuses, limités et aseptisées afin de plaire à un public très jeune), il n’en reste pas moins incroyablement naïf, insipide et techniquement lisse avec sa direction artistique portée sur des couleurs flashantes renforcées par ses sources de lumière uniquement artificielles. Dans une volonté de coller avec les stéréotypes auxquels appartiennent les personnages, les acteurs surjouent et en font des tonnes, Jennifer Garner en tête. Ce n’est pas une mauvaise actrice pour autant, mais ce rôle prouve tout du moins qu’aussi mal dirigée que cela, elle peut-être une des plus mauvaises actrices du moment. Difficile de dire du bien d’un film tel que celui-ci lorsqu’on ne fait pas partie du public cible, mais il faut avouer qu’il a tout pour plaire aux plus jeunes. Tous les autres, oubliez le et préférez lui Le Bon Gros Géant (lire la critique) ou encore le film d’animation Comme des Bêtes (lire la critique), tous deux plus drôles et inspirés.

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