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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

L’un dans l’autre réalisé par Bruno Chiche [Sortie de Séance Cinéma]

Synopsis : « Deux couples, Pierre et Aimée, et Eric et Pénélope, partagent tous les quatre plusieurs années d’amitié sans nuage. Seul souci, Pénélope et Pierre sont devenus amants… La situation devenant intenable, ils décident de rompre. Mais après une ultime nuit d’amour passionnée, le sort leur joue un tour : Pierre et Pénélope se réveillent chacun dans le corps de l’autre ! Pour protéger leur secret, ils se retrouvent chacun à devoir vivre la vie de l’autre. C’est le début des complications… »


Les lumières de la salle de cinéma s’allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position « je m’installe comme à la maison » ce n’est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique…

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Bruno Chiche n’est pas un nouveau venu au sein de la grande famille du cinéma français. On lui doit le vaudeville amoureux délicat sur fond de sujet de société comme Barnie et ses petites contrariétés ou le drame social qui remue avec Hell mettant en valeur Sara Forestier. Il décide ici de revenir à ses premières amours, la comédie sociétale avec une histoire rebattue : le changement de corps. Soit une femme et un homme qui se réveillent dans le corps de l’autre ou comment illustrer à la perfection l’idée que l’autre vous a dans la peau ! Mais pour corser le tout, ce couple n’est pas officiel bien au contraire ! Voici une comédie risquée s’il en est, tant le sujet peut vite s’épuiser voire tourner en rond. Plusieurs productions cinématographiques ont déjà creusé cette trame du changement de corps avec plus ou moins de bonheur : Dans la peau d’une blonde de Blake Edwards ou encore Freaky Friday (mère-fille) sont des exemples de réussite. Tandis qu’Échange standard est une belle daube sans nom. En fait pour que la mayonnaise prenne, il faut un petit grain de sable ou une situation ubuesque qui permette au spectateur d’être complice de la situation, tandis que l’entourage ne comprend pas ce qui peut bien se passer dans la tête… ou plutôt le corps de l’autre !

Une scène qui à elle seule justifie de découvrir le film mais chut…

En France, on aime la comédie de vaudeville avec le mari, la femme, la maîtresse et l’amant. Ce postulat départ permet à Bruno Chiche de jouer avec ses acteurs. Les amants « échangistes » (si je puis dire) doivent ensuite retourner dans leur « couple et famille respectifs » afin de continuer à vivre comme si de rien n’était. De cette situation nait la comédie : la réaction des conjoints respectifs entraînent les moments d’hilarité du film. Du classique « où sont rangées les choses ? » en passant par le partage du lit et les tenues les plus « tue l’amour possible » pour éviter de coucher avec un autre qui n’est pas sa compagne ou son compagnon habituel. Ici Louise Bourgoin avec Pierre-François Martin-Laval alors qu’elle est Stéphane De Groodt et ce dernier avec Aure Atika alors qu’il est Louise. C’est clair ? Non ? Logique car les situations vont à un rythme croissant pour que l’on puisse rire de ces confusions et moments de folie.

Bien entendu, pour y croire, il faut que les acteurs soient crédibles. Louise Bourgoin est idéale en homme qui doit assumer une part de sa féminité tout en restant quelque peu misogyne car le personnage de Pierre n’est pas des plus agréables. Et Stéphane De Groodt livre les moments les plus émouvants du film en étant Pénélope notamment auprès du service d’adoption. Il ne singe pas une femme mais il épouse quelques traits féminins sans jamais se moquer tout en apprenant à être ce chef d’entreprise qui doit gérer une firme en pleine restructuration. Et il ne faut pas oublier les petits « à-côtés » tels que les moments en famille. Si PEF est touchant dans sa quête de paternité, la palme revient quand même à Aure Atika pour une scène dentaire dont je ne peux piper mot ici, mais croyez-moi, elle restera forcément dans les annales. Et surtout, cette scène a le mérite de véritablement replacer la femme au centre du débat et des conversations entre filles, souvent bien plus crues que celles entre mecs… oui, c’est possible ! La comédie de cet automne est une franche réussite car on rit souvent de ces quiproquo engendrés par cet échange de corps. Et on est ému par la volonté des acteurs de ne pas oublier la part d’humanité qu’ils ont au fond d’eux. En effet, après avoir compris qu’ils ne pourraient pas retourner aussi facilement que prévu dans leurs corps respectifs, alors ils apprennent à vivre la vie de l’autre avec douceur, drôlerie et par moment exagération et mauvaise foi : tout comme l’être humain peut l’être parfois !

En résumé, frais, inattendu dans son traitement, drôle (même très drôle), surprenant (on ne pipe mot chez le dentiste), voici une comédie française réussie. Elle doit autant au talent de l’écriture de Bruno Chiche et ses coscénaristes (Nicolas Mercier  et Fabrice Roger-Lacan) qu’à l’abattage de son casting Louise Bourgoin et Stéphane De Groodt en tête. Même si PEF et Aure Atika se réservent de beaux moments de tendresse et de drôlerie.

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