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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

La Belle et la Bête, une invitation de Disney qui ne se refuse pas ?

Synopsis : « Fin du XVIIIè siècle, dans un petit village français. Belle, jeune fille rêveuse et passionnée de littérature, vit avec son père, un vieil inventeur farfelu. S’étant perdu une nuit dans la fôret, ce dernier se réfugie au château de la Bête, qui le jette au cachot. Ne pouvant supporter de voir son père emprisonné, Belle accepte alors de prendre sa place, ignorant que sous le masque du monstre se cache un Prince Charmant tremblant d’amour pour elle, mais victime d’une terrible malédiction. »


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Et de 5 ! C’est fait, Disney poursuit son adaptation du catalogue des films d’animation en live. Aussi, avant Dumbo, voici la très attendue adaptation de La Belle et la Bête. Cette nouvelle adaptation du conte de Perrault était très attendue. Surtout avec ce casting vocal impeccable et la présence d’Emma Watson en tête d’affiche. De plus, l’attente est renforcée par ce que le dessin animé reste l’un des Disney les plus célèbres qui relança la machine de l’oncle Walt amorcé par le léger retour en grâce liée à la Petite Sirène. Enfin, tout le monde garde en souvenir cette synthèse parfaite entre l’animation à l’ancienne et les premiers d’utilisation de l’ordinateur pour construire un dessin animé. Il est vrai que la scène de bal en fit rêver plus d’une et plus d’un.


La Belle et La Bête, quand l'animation devient live-action

Maintenant, la complexité pour Disney est de conserver la magie de ce qui faisait le charme du film originel…tout en essayant d’offrir une nouvelle vision pour celles et ceux qui vont découvrir la production pour la première fois. Tâche qui ne sera pas aisée puisqu’entre temps, la comédie musicale est passée par là, proposant une relecture habile et féerique de l’histoire vue par Disney. Pourtant dès les premières notes, dès les premières images, la magie opère. En choisissant de rendre réelle la malédiction de la Bête, les studios réalisent la prouesse de vous emmener directement dans le cœur de l’histoire avec un éclairage qui s’assombrit, devient froid alors que le bal proposé était chaleureux. Mais l’était-il vraiment ? Chaleur artificielle s’il en est, tant les invités vont très vite s’enfuir face à la malédiction qui frappe la Bête pour plonger le château et ses habitants dans l’oubli. Dès le commencement, Bill Condon, réalisateur entre autres des derniers Twilight et de Mr. Holmes proposent une dichotomie chromatique. Quand tout va bien alors le monde est lumineux, quand le ciel s’obscurcit pour nos personnages alors les couleurs deviennent froides et austères. C’est à partir de ce point-là que la séparation se fera dans la salle. Si vous acceptez cette simplicité, vous serez conquis-e et emballé-e, si tel n’est pas le cas, le film pourra vous procurer un certain agacement.

Sans jeter la pierre au réalisateur, ce choix photographique était prévisible. On l’avait déjà vu à l’œuvre avec la saga Twilight. Est-il besoin de rappeler que certains effets spéciaux étaient même complètement ratés ? Ainsi, le visuel est parfois factice (cela se ressent sur certains décors trop apparents ou certains fonds verts prévisibles) vous déconnectant du merveilleux proposé. Mais, ajoutons que la musique est présente comme au bon vieux temps des Disney… quoiqu’en ce moment, elle est déjà bien revenue en force : souvenez-vous de « Libérée, délivrée« . Ces morceaux musicaux permettent aux personnages de s’en donner à cœur joie. Le casting vocal est une réelle réussite à tel point que la complicité transparaît pleinement à l’écran alors que les actrices et acteurs sont toutes et tous transformés en chandelier, tasse à thé ou encore garde-robe. Le duo Lumière/Big Ben (Ewan McGregor/Ian McKellen) fonctionne parfaitement grâce au travail d’interprétation des deux acteurs. Le faux accent français du premier lui va à ravir. Quant à Emma Thompson, elle impose son personnage avec beaucoup de douceur.

Définitivement, ce film est un véritable plaisir telle la fameuse madeleine de Proust qui vous transporte dans vos souvenirs d’enfance. Un plaisir, car tout le monde est heureux et à l’unisson : cela qui se ressent énormément, bien que les enjeux soient connus, tout comme le final, quoique…

Aussi, laissez-vous emporter par les décors, les costumes, les morceaux musicaux, les chorégraphies : de réelles réussites ! Si Maléfique avait réussi à rendre abordable l’une des plus grandes méchantes de chez DisneyCendrillon avait quelque peu refroidi l’enthousiasme des fans face à la guimauve pure proposée. Cette version live de la Belle et la Bête emporte l’adhésion. Alors certes, l’image est léchée, le film est très académique dans sa structure et il y a peu d’aspérités, ce qui pourrait vous empêcher d’adhérer complètement au film. Pourtant, ce véritable conte de fées offre un concentré de magie dont on a bien besoin dans notre quotidien quelque peu troublé ces derniers temps. Emma Watson, Luke Evans et Dan Setevens sont complémentaires. Elle vous offre sa beauté et sa candeur pendant que le second fait preuve de sauvagerie et d’humour idiot. Et surtout que la Bête reste un personnage torturé, prêt malgré tout à ouvrir son cœur.

En résumé, si vous aviez aimé le film d’animation datant de 1992 (le premier a avoir été nommé dans la catégorie meilleurs films aux Oscars), vous allez retrouver l’ambiance et la magie de celui-ci. Si vous découvrez cette version alors votre cœur sera transporté par la magie qui s’en dégage. Ou vous resterez peu réceptif à cette production très académique et sans aspérité de Disney… Fan de la première heure, vous apprécierez ce moment où de nouveau vous êtes les invités de château étrange.

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Le Mot en Plus par @Kev44600 : Mais sinon, si tu n'as pas vu le film d'animation ?

Vous l’aurez compris, si Emmanuel a grandement aimé le film La Belle et La Bête, ce n’est pas tant pour ses qualités cinématographiques. C’est avant tout par pure nostalgie, cet effet « Madeleine de Proust » comme il le dit. C’est pour cette simple raison que le film va faire un carton au Box Office France, US et à l’international en règle général, mais également que les retours spectateurs seront positifs. Le film fonctionne et fonctionnera auprès des petits qui y verront une belle histoire d’amour, à la direction artistique chatoyante et enivrante, mais également auprès des grands qui se remémoreront le film d’animation qu’ils ont apprécié. Restent ceux qui n’ont pas aimé ce même film d’animation ou ne l’ont tout simplement pas vu. Cette partie du public verra un film qui a 25 ans de retard. Un film d’amour niais, naïf et aux personnages si caricaturaux qu’ils tendent d’avantage à faire rire, qu’à attendrir. Le casting, aussi talentueux soit-il en dehors de cette œuvre, n’y peuvent rien et tentent désespérément de donner du corps à des personnages qui n’en ont pas, puisque totalement illusoires.

Ils n’ont aucun rêve, aucun but, aucune motivation. On en sauve tout de même le duo Ewan McGregor/Ian McKellen qui réussit par leur travail d’interprétation respectif (travail d’intonation et sur les accents français/anglais) à faire sourire malgré des sfx qui laissent quant à eux, à désirer. Rien n’anime les personnages, rien n’anime cette histoire et ce n’est pas la réalisation en pilotage automatique ou la mise en scène d’une platitude extrême qui donne du souffle au film. Mise en scène qui ne joue que sur un plan, ne cherche pas à donner de la vie ou du relief et de ce fait, fait apparaître chaque fond vert où sont incrustés numériquement les décors. Ce qui est incontestablement moche et ridicule. Un ensemble fade à l’image de la direction artistique qui donne la vague impression de voir des acteurs déambuler dans les décors d’un film d’animation. Un mélange de vrai et de faux, un mélange inconsistant et sans âme, car manquant de la vision d’un metteur en scène. La Belle et La Bête est plus qu’un film de commande, c’est un produit fait pour la vente, une honte plus honnêtement. Une honte qui n’est pas mauvaise en soit (un divertissement qui se laisse regarder à l’instar du film d’animation), mais dont le simple concept qui repose à faire une transposition plan par plan est honteux, car de cette fainéantise va naitre des centaines de millions de dollars de recettes.

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