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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

L’Ascension réalisé par Ludovic Bernard [Sortie de Séance Cinéma]

L'ascension - Affiche

Synopsis : « « Pour toi, je pourrais gravir l’Everest !» Samy aurait mieux fait de se taire ce jour-là… D’autant que Nadia ne croit pas beaucoup à ses belles paroles. Et pourtant… Par amour pour elle, Samy quitte sa cité HLM et part gravir les mythiques 8848 mètres qui font de l’Everest le Toit du monde. Un départ qui fait vibrer ses copains, puis tout le 9-3 et c’est bientôt la France entière qui suit avec émotion les exploits de ce jeune mec ordinaire mais amoureux. A la clé, un message d’espoir : à chacun d’inventer son avenir, puisque tout est possible. »


Les lumières de la salle de cinéma s’allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position « je m’installe comme à la maison » ce n’est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique…

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Récemment, je vous confiais qu’il était toujours agréable de découvrir un premier film. Notamment parce qu’il est construit de bonnes intentions et de la sueur d’un réalisateur, accompagné d’une équipe prête à le suivre jusqu’au bout. Longtemps premier assistant-réalisateur, Ludovic Bernard passe enfin seul derrière la caméra pour mettre en scène une histoire vraie. Il s’agit de raconter L’Ascension de l’Everest, par amour, d’un jeune de banlieue. À la suite d’un pari complètement dingue, Samy décide de partir gravir l’Everest pour les beaux yeux de Nadia. De l’histoire du tocard qui par amour va se surpasser, Ludovic Bernard propose un film optimiste. Optimiste, car ce film prouve que l’on peut se dépasser pour une cause juste. Ici bien plus que de la conquête de l’amour de l’autre, il s’agit surtout du dépassement de soi. Se prouver que l’on est capable de déplacer des montagnes et même d’en gravir. À croire que l’expression a été inventée pour ce film ! Feel-Good Movie par excellence, L’Ascension doit surtout au dynamisme de ses interprètes Ahmed Sylla et Nicolas Wanczycki en tête. Le premier en banlieusard amoureux qui découvre qu’en se surpassant, on représente parfois bien plus que ce que l’on est venu chercher. Et le second en guide de haute montagne expérimenté qui prend sous son aile cette andouille non préparée. Pour que l’histoire soit crédible, les séquences qui se déroulent en France, plus précisément dans la famille de Samy sont réussis, car loin de reprendre les clichés de la banlieue dont on nous rabat les oreilles. Alice Belaïdi, interprète avec subtilité le personnage de Nadia, celle pour qui Samy gravit l’Everest. Elle est toujours très juste, surtout lorsqu’il est question de fendre l’armure.

Sans jamais tomber dans le pathos du petit gars de banlieue qui doit prouver qu’il peut s’en sortir, L’Ascension joue avant tout sur les contrastes. La rencontre de deux cultures, entre Samy (Ahmed Sylla) d’un côté et le sherpa, Umesh Tamang, de l’autre. Le contraste entre les grimpeurs expérimentés et aguerris et le jeune novice ne tombe jamais dans la caricature. Même le match de football avec les Anglais est épique : vive la tête de Zidane au passage ! Enfin, le film joue aussi sur les contrastes entre humour et émotion. Si vous avez envie de rire, vous serez servi par l’abattage d’Ahmed Sylla. Il a toujours réponse à tout et ne se décourage jamais. Cependant, il va aussi vous étonner et vous émouvoir quand il doit se dépasser, se surpasser pour aller au bout de lui-même. Car au final, ce n’est pas pour Nadia, ni pour sa banlieue, ni pour sa famille qu’il réalise cette Ascension. En gravissant le toit du monde (8848 mètres), Samy prouve qu’il peut accomplir et mener jusqu’à son terme une action. Samy prouve juste que le dépassement de soi est possible si on croit suffisamment en ses chances. Il s’agit là de la thématique cinématographique de ce début d’année tant les temps deviennent un tantinet compliqués.

En ne versant pas dans le gros rire gras, mais en vous autorisant quelques larmes d’émotion, L’Ascension remplit le pari de vous divertir et de vous emmener très haut. Un premier film touchant, sublimé par la beauté des paysages et la magie des rencontres. Un premier film qui fait du bien et qui remplit la mission première de vous détendre. Et en ce moment, c’est déjà beaucoup !

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