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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Guy and Madeline on a Park Bench réalisé par Damien Chazelle [Sortie de Séance Vidéo]

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Synopsis : « After connecting with the shy Madeline, a jazz trumpeter embarks on a quest for a more gregarious paramour, but through a series of twists and turns punctuated by an original score, the two lovers seem destined to be together. »


Les lumières de la salle de cinéma s’allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position « je m’installe comme à la maison » ce n’est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique…

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Whiplash, maintenant La La Land, mais connaissez-vous Guy and Madeline on a Park Bench ? Premier film écrit et réalisé par Damien Chazelle avant que Whiplash ne le mette dans la lumière, Guy and Madeline on a Park Bench est un film indépendant simplement paru sur quelques écrans aux États-Unis. En 2009, année de sa sortie, il a écumé les festivals indépendants et reçu les louanges de la presse spécialisée. Tribeca, Calgary ou encore le AFI Film Festival. La carrière du futur prodige Damien Chazelle a débuté en cette année 2009 avec ce film musical jazzy et romantique. Découvrir Guy and Madeline on a Park Bench en 2017 donne un tout autre sens à sa troisième réalisation : La La Land. Damien Chazelle instaure les bases de sa future filmographie avec un film qui mêle l’art, la musique et le romantisme. Trois thèmes que l’on retrouve dans ses trois réalisations, mais avec une approche à chaque fois différente afin d’offrir des films sensiblement différents. Là où Whiplash était un film difficile, où l’art primait sur le romantisme et allait jusqu’à annihiler toute possibilité de romance à cause de l’art, Guy and Madeline permet au romantisme d’exister par le prisme de l’art. L’histoire du film se déroule sur une semaine avec d’un côté Guy et de l’autre Madeline. Un homme; une femme; une rencontre. Par l’utilisation d’un montage parallèle, le film va conter deux histoires, les histoires de ces deux personnages destinés à se rencontrer et à s’aimer. L’on connaît la finalité du récit, ce qui va intéresser Damien Chazelle est la vie de ses personnages. Leurs amours, leurs tempéraments, leurs envies et leurs passions communes. Le spectateur va suivre ces deux personnages et va apprendre à les découvrir, s’attacher à eux au cours de cette balade musicale.

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Premier long-métrage; Premier plan; Première référence

La trompette comme instrument majeur avant de s’attaquer à la batterie, puis au piano. Véritable film musical, Guy and Madeline on a Park Bench est un film sensible, un feel-good movie musical plein de bons sentiments et sincère envers ses personnages. Damien Chazelle dirige ses acteurs à merveille et les films avec une tendresse folle faisant de son œuvre une poésie sensible et délicate. Il capte des regards, réalise des gros plans sur des membres de leurs corps et visages pour faire transparaître une émotion, une sensation, tout en leur laissant la place d’évoluer dans les décors. La caméra suit les personnages, les regarde. Les mouvements sont hasardeux (terme non péjoratif dans cette utilisation), les plans sont souvent longs, serrés et la caméra va jusqu’à intégrer la diégèse à un moment précis. Ce n’est pas du cinéma documentaire, Damien Chazelle réalise une fiction, mais une fiction dont les codes sont ceux du début du musical et du mouvement français : la Nouvelle Vague. On pense au Chanteur de Jazz ou encore au cinéma de Jean-Luc Godard dans cette façon de filmer avec intensité les acteurs et dans les mouvements qui passent d’un personnage à un autre sans faire de coupe dans le montage. La rencontre entre la joie et la mélancolie du cinéma de Jacques Demy et Jean-Luc Godard, mais avec une bienveillance et une sincérité dont ne faisait pas preuve ce dernier. Tourné en 1:85 et en noir et blanc, Damien Chazelle s’approprie avec justesse le format qui n’est pas utilisé par hasard ou par simple envie de faire du 1:85. Le format est justifié par le concept du film qui se veut dans la veine d’un cinéma révolu, dans une volonté de lui rendre hommage tout en apportant son petit quelque chose. Damien Chazelle prouve avec ce premier film qu’il est un passionné de cinéma, un passionné de musique et un réalisateur de talent capable de s’imprégner d’un genre sans pour autant faire dans le copier/coller. Cette première œuvre est une petite merveille de sensibilité aux références cinématographiques indéniables. Amateurs de La La Land, jetez un œil sur ce Guy and Madeline on a Park Bench, dont les compositions signées Justin Hurwitz vous ramèneront à celles du film aux 7 Golden Globes.

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lire la critique du film Whiplash
lire la critique du film La La Land

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