CinéCinéphile

Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Ghostbusters (Dossier | Retour sur un mythe) Who Ya Gonna Call ?

Ghostbusters-Movie-Review

Synopsis : « Peter, Raymond et Egon effectuent des recherches sur la parapsychologie. Virés par le Doyen de la faculté, ils décident de fonder une société destinée à chasser les revenants. Son nom : S.O.S. Fantômes. Le succès frappe tant et si bien à leur porte qu’ils en sont bientôt à travailler à la chaîne. »

J’étais tout petit et tout minot quand j’ai découvert sur grand écran SOS Fantômes, car c’est ainsi qu’il fut baptisé en France. En 1984, mes parents ont jugé qu’il était normal que je puisse découvrir cette histoire de bras cassés qui tentent de sauver New York d’une destruction massive. Et croyez-moi, mon petit frère se souvient très bien du spectre de la bibliothèque… nous étions sans doute petits mais franchement quel pied !

Annoncée à grands coups de nouveauté, voici la cuvée Ghostbusters 2016 avec 4 héroïnes pour remplacer nos 4 héros : Bill Murray, Dan Akroyd, le regretté Harold Ramis et Ernie Hudson. Et à partir de là, tout s’est déchaîné ! Quoi des filles ? Comment est-ce possible ? Pourquoi rebooter une franchise qui… qui quoi au fait ?


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En 1984, le film Ghostbusters aura coûté 30 millions de dollars et en aura rapporté 295 millions.

Grâce à Rockyrama, on apprend en fait que ce sont Dan Akroyd et John Belushi qui ont pitché l’histoire de ces chasseurs de fantômes mais dans un univers futuriste à Ivan Reitman. Et malgré ses petits succès au box-office, le film coûte trop cher. Arrive donc le génial Harold Ramis (pour mémoire, on lui devra Un jour sans fin quand même ! Donc oui il était génial) qui propose de transposer l’histoire à New York. Et hop la Columbia donne son accord.

Il ne reste plus qu’à trouver les acteurs : Dan Akroyd, c’est certain… le bon copain Harold Ramis bien entendu. Mais John Belushi mourra d’une overdose en 1982 et ainsi il lui faut un remplaçant : à l’époque, il fait rire les USA dans le Saturday Night live, Bill Murray sera donc le docteur Peter Venkman et aura tout le loisir de proposer de l’improvisation totale ! Je n’invente rien et je me permets de reprendre cette fameuse phrase en VF : « on est venu, on l’a vu, il l’a eu dans le cul ! » forcément, cela reste dans les mémoires (j’ai failli dire les annales mais bon…).

Et c’est cette fantaisie qui marquera le film : c’est drôle, c’est délirant même, cela surprend et cela fait peur. D’autant que Sigourney Weaver est totalement désirable et aussi pleinement investie dans son rôle qu’elle joue avec un tel plaisir que cela se ressent. Et face à elle, on lui propose un Rick Moranis tordant de maladresse et juste impeccable en voisin pot de colles. Et encore aujourd’hui, le film n’a rien perdu de sa saveur grâce à une bande son de qualité (que ce soit Ray Parker Jr. : tube mondial vendu à plus de 27 millions d’exemplaires ou encore Mick Smiley avec I belive it’s magic) et un scénario béton mais des effets spéciaux dépassés.

Avant de parler de ce nouvel opus réalisé par Paul Feig, revenons aux origines et un grand merci au passage à l’équipe de Rockyrama qui nous offre un numéro 11 exceptionnel sur Ghostbusters avec Sigourney Weaver en Zoul.

Ghostbusters3Zoul


Le scénario, je vous l’ai dit, au départ, cela devait être des chasseurs de fantômes à travers le temps. Ils devaient affronter toutes sortes de spectres dont déjà le « Bibendum Chamallow ». Pourtant Dan Akroyd ne convainc pas pleinement Ivan Reitman quand il lui propose l’histoire. Pour ce dernier, il faut replonger l’intrigue dans du concret : l’ami Harold Ramis propose New York et c’est parti. Pitché aux pontes de Columbia, le film obtient 25 millions de budgets (30 au final) avec un scénario pas totalement terminé et quelques acteurs manquants encore à l’appel.

Pourquoi ? Et bien saviez-vous que c’est Eddie Murphy qui devait interpréter Winston Zeddemore mais qu’il préféra le Flic de Beverly Hills (bien lui en a pris, me direz-vous… au passage on annonce même un quatrième volet des aventures de l’agent James Foley mis en scène par Adil El Arbi et Bilall Fallah, réalisateurs belges dont on découvrira bientôt leur film Black, un drame social) ou que John Candy claque la porte pour ne plus jouer le voisin de palier de Sigourney… et Rick Moranis offrira son air débonnaire pour jouer Louis Tully. Enfin, Ernie Hudson relèvera le gant pour le rôle de Winston.

Mais est-ce le plus important ? Durant le tournage, l’équipe devra faire sans les autorisations de la ville pour tourner à Chinatown, au Rockfeller Centrer et même dans la 5ème avenue (cela changera bien pour le deuxième volet quand les héros suivront dans les rues de Manhattan, la voiture officiel de Gorbatchev pour l’apeurer avec un spectre criant « Gorby, Gorby ! » jamais diffusé finalement)… le tournage sera toujours ainsi avec heureusement la bonhommie de Bill Murray qui deviendra la référence pour toute l’équipe tant dans les improvisations (notamment la scène des décharges électriques lors des expériences de télékinésie) que dans les moments où il fallait resserrer les liens entre tous les membres de l’équipe.

À la sortie, le film est un succès monstre… appelant une suite forcément qui n’interviendra qu’en 1989. C’est un plaisir de retrouver nos chasseurs de fantômes mais honnêtement, le film ne coûtera que 37 millions de dollars en remportera 215 millions dans le monde.

Et en France, face au pratiquement 3 millions du premier volet, ce sont 2,1 millions de spectateurs qui iront applaudir le deuxième opus… on sent bien que le public suit mais pas totalement. Il faut le reconnaître, cette suite n’est pas à la hauteur du premier volet frais et un peu bancal : nos chasseurs de fantômes sont devenus un peu trop sérieux. Le méchant Viggo des Carpates n’est pas aussi effrayant que le fut la démoniaque Gozer, qui n’hésita pas à déchainer les chiens. Et surtout ce deuxième opus n’a donc pas la fraîcheur du premier volet. Une suite où comme bien souvent la ficelle du couple qui s’aimait à la fin du premier numéro, s’est ici séparé pour finalement revenir ensemble… et surtout où l’idée que la méchanceté est le but du fantôme : créer une monstrueuse querelle géante au sien de New York puis ensuite sur le monde. Pas terrible tout ça finalement !


Ghostbusters-2016-Paul-Feig


Aujourd’hui, on peut donc se demander pourquoi un reboot ? Ou prequel ? Ou sequel ? Ou juste un numéro 3 ?

27 ans après c’est long et on a un peu peur… regardez cette année : Zoolander 2, 10 ans après, et c’est le four le plus complet ! Ivan Reitman rêve de cette suite depuis 2010 mais il n’a pas réussi à réunir les ingrédients nécessaires pour le faire car malheureusement Harold Ramis tombera malade pour disparaître et laisser un grand vide. Et puis il faut le reconnaître, il faut persuader Bill Murray devenu un acteur plus que reconnu dont les apparitions dans les films indépendants (tels ceux de Sofia Coppola ou encore Jim Jarmush) auront réussi à faire de lui un acteur incontournable.

Aussi quand Sony Pictures propose de mettre enfin en chantier la suite (SOS Fantômes 3… vraiment ?!), le studio propose à Paul Feig de reprendre le scénario d’un troisième volet à l’étude mis en place par Ivan Reitman. Mais Feig jette le tout et propose une nouvelle histoire avec une nouvelle équipe : des filles ! Pour changer et relancer la franchise afin qu’elle parte pour au moins 10 ans (n’est-on pas en train de faire la même chose avec le remake du film de Steven Soderberg, Ocean’s Eleven : Sandra Bullock, Elizabeth Banks et Cate Blanchett). Mais est-ce que le studio qui a proposé ce reboot au féminin ?

En fait Paul Feig y avait pensé depuis longtemps mais sa première tentative s’est soldée par un refus et la seconde par des soucis avec l’équipe. Pour lui, l’intérêt de tenter le reboot, c’est tout simplement en proposant une équipe de filles… et on peut compter sur lui pour qu’elles ne soient pas de simples faire-valoir depuis le succès de Bridesmaid (mes meilleures amies), de The Heat (les flingueuses chez nous qui relança la carrière de Bullock) ou encore Spy (qui magnifia Melissa McCarthy). Accord de Sony et d’Ivan Reitman qui deviendra le producteur de cette suite qu’il rêvait de mettre en place.

Paul FeigGHOSTBUSTERS


Et malheureusement ce qui devait arriver arriva : déchaînement des haters… un peu comme lors du choix d’un James Bond blond en la personne de Daniel Craig. Sur Twitter, les hommes feront preuve d’une misogynie sans faille face au casting composée de Kristen Wiig (géniale dans toutes ses apparitions sur grand écran), Melissa McCarthy, la tornade et l’extravagante Kate McKinnon et l’épatante Leslie Jones qui subira le plus le déchaînement d’un racisme qui s’est exprimé avec une violence inouïe sur les réseaux sociaux. Haters et mêmes anciens du premier opus ont leur petit mot à dire… en ce sens Ernie Hudson viendra à regretter ses sorties puisque finalement il passera la tête dans ce nouveau Ghostbusters. En revanche, Dan Akroyd, Annie Potts (la réceptionniste), Sigourney Weaver et Bill Murray ont adoubé le film et feront tous un caméo. Mais sous quelle forme ? Feig ne veut rien révéler.

Maintenant il est clair que la pression est grande : 154 millions de dollars de budget, des bandes annonces vues et revues (plus de 20 millions de fois chacune au point que les haters se sont déchaînés de nouveaux). Que peut-on dire de plus ? Et bien juste que de mon côté les bandes annonces donnent envie de retrouver ces chasseuses de fantômes, que Paul Feig a gagné déjà le pari des rumeurs et autres petites histoires autour du film car on en parle beaucoup depuis février… et surtout qu’il aura réussi à défendre la cause féminine pour faire de lui le digne représentant des actrices et des féministes.

Et finalement, il y aura sans doute de la déception… c’est certain mais après tout, il faut laisser une chance à ce Ghostbusters nouvelle époque parce qu’on pourrait avoir de belles surprises tant au niveau des effets spéciaux que du scénario. Et puis les filles, il n’est pas beau Chris Hemsworth en secrétaire-standardiste totalement idiot ? Et surtout, le retour de Slimer (inspiré de John Belushi au passage… allez lire Rockyrama vous verrez !) : Top !


Le film est sorti ce mercredi 10 août et la critique est à lire en cliquant ici. J’ai hâte parce que quelque part, au fond de nous tous, il y une petite fille ou un petit gars qui a envie de retrouver un souvenir d’enfance ou d’adolescence car Ghostbusters, c’est notre Madeleine de Proust !

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