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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Enola Holmes, la digne héritière de son frère


Synopsis : « Enola, la jeune sœur de Sherlock Holmes, met ses talents de détective à l’épreuve pour tenter de retrouver sa mère disparue et déjouer une dangereuse conspiration. »


Les lumières de la salle de cinéma s’allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position “je m’installe comme à la maison” ce n’est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique…

Comment faire patienter les fans du plus grand détective britannique depuis que Guy Ritchie semble en mode repos pour la troisième aventure ? Tout simplement grâce à l’arrivée de sa petite sœur et de sa mère. Enola et « sa mère », puisque c’est ainsi qu’on la nomme, vivent une existence heureuse, entre apprentissage des lectures modernes et féministes, entraînements à toutes les formes de combat et compréhension d’un monde en changement. Un film dans l’air du temps tiré d’une série de romans écrits par Nancy Springer.

Avec le succès des aventures de Holmes sur grand et petit écrans, il était à prévoir que la petite sœur, véritable succès de librairie, fasse l’objet d’une adaptation pour le grand écran. Surprise, Enola Holmes débarque sur Netflix ! Ce ne sera donc pas le cinéma mais est-ce si grave ? Au contraire, le passage par la case service de streaming offre une chance de voir débarquer la suite des aventures de cette détective en culottes courtes; ou jupes bouffantes; ou pantalons de garçon… En clair, la digne sœur de son illustre grand-frère !

Et donc forcément, elle va agir comme son frère et mener deux enquêtes… vous avez bien lu : deux enquêtes ! Car tout en cherchant à retrouver sa mère, elle va aussi essayer d’empêcher la mort du jeune Lord Tewkesbury. Une double enquête sous l’œil admiratif de son grand-frère Sherlock et suspicieux de Mycroft, son autre grand-frère. C’est le gros atout de cette comédie policière : les relations fraternelles où chacun est dans son rôle. Si Mycroft est crispant (très drôle Sam Claflin), Holmes est énigmatique et distant (Henry Cavill apporte son côté so british qui sied à ravir au personnage). Et entre les deux, Enola espiègle, combative, drôle dont l’atout principal est de prendre à partie le spectateur.

Quelque peu à la manière d’un Sherlock Holmes, version Guy Ritchie, mais avant tout tel une certaine Fleabag, Enola Holmes s’adresse directement aux personnes devant leur écran. Par ce gimmick de mise en scène, elle crée une proximité, une complicité naturelle pour permettre au spectateur de bien partager les aventures de cette fille casse-cou. Enola Holmes vole d’aventure en aventure pour mieux nous amener vers une conclusion malheureusement trop évidente dans l’énigme du Lord Tewkesbury tandis que la recherche de sa mère pose les jalons pour les énigmes suivantes.

Rythmé et drôle, le premier volet des aventures d’Enola Holmes est une bouffée d’oxygène dans une production un peu stéréotypée. Pourtant, cette jeune détective est le film idéal pour réunir toute la famille un dimanche après-midi. Avec son ambiance bon enfant, sans une once de vulgarité et avec la légèreté d’une bulle de savon, les aventures d’Enola Holmes comportent aussi leur lot de bagarres et de rebondissements qui récupèrent le spectateur. Sans jamais être téléphonées, ces moments arrivent toujours à point nommé pour relancer l’intrigue. Et quand le rythme patine un peu comme lorsque Enola se retrouve dans son école de jeunes filles, ces rebondissements ajoutent une dose de suspense à l’histoire.

Si le scénario, teinté de féminisme n’exploite pas toutes ses thématiques au maximum, on passe un moment agréable grâce à l’abattage de ses interprètes. Millie Bobby Brown, actrice principale et productrice du film et Helena Bonham Carter dont la présence sur l’écran est devenue indispensable. Rafraîchissant, drôle, léger, pertinent et renouvelant le mythe du détective, le film ne souffre que de ses décors qui donnent l’impression d’assister à une représentation théâtrale. Alors certes, la reconstitution de cette Angleterre du XIXe siècle est une réussite mais parfois, et sans doute est-ce la petite faiblesse des apartés de l’héroïne avec le spectateur, on comprend que ce n’est qu’une fantaisie. Ce n’est cependant pas une raisons suffisante pour bouder son plaisir. Et si Enola Holmes n’a pas encore le statut mythique de son grand-frère pour toujours immortel, cela n’empêchera pas le spectateur d’avoir envie de repartir pour élucider un prochain mystère avec l’enquêtrice en herbe !


Exclusivement disponible sur Netflix

« Rafraîchissant, drôle, léger, pertinent et renouvelant le mythe du détective, le film ne souffre que de ses décors qui donnent l’impression d’assister à une représentation théâtrale filmée. »

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