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Deadpool (Critique | 2016) réalisé par Tim Miller

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Synopsis : « Deadpool, est l’anti-héros le plus atypique de l’univers Marvel. A l’origine, il s’appelle Wade Wilson : un ancien militaire des Forces Spéciales devenu mercenaire. Après avoir subi une expérimentation hors norme qui va accélérer ses pouvoirs de guérison, il va devenir Deadpool. Armé de ses nouvelles capacités et d’un humour noir survolté, Deadpool va traquer l’homme qui a bien failli anéantir sa vie. »

Avril 2009. Parution à l’internationale du film de super héros X-Men Origins : Wolverine. Décrié par la critique comme les spectateurs, le film a tout de même eu son petit succès. Plus de 373 millions de dollars de recettes au box-office mondial, ainsi que près de 2 millions d’entrées en France. Honorable en 2009, très faible aujourd’hui pour un film estampillé Marvel. Cependant, le film est aujourd’hui un traumatisme pour beaucoup de spectateurs. Une jolie catastrophe dans laquelle Ryan Reynolds incarnait déjà Wade Wilson, alias Deadpool. Raccroché au personnage depuis quelques mois, le projet Deadpool était déjà dans les tiroirs, et ce, avec Ryan Reynolds en tant qu’interprète principal. Cependant, le seul scénario écrit, dans lequel le personnage devait apparaître, afin de lancer un hypothétique film solo était : X-Men Origins : Wolverine. Une catastrophe, un personnage incompris par les producteurs qui préféraient en faire à leur tête. Presque sept ans après ce carnage, c’est grâce au leak d’un test vidéo, ainsi qu’une multitude de demandes de la part des fans suite à la parution de ce test vidéo, que Deadpool Le Film est enfin là. Précédé d’une campagne marketing abusive, mais qui a su en quelques mois redorer le blason du personnage avec le label personnage décomplexé et « idiot » qui n’en fait qu’à sa tête, le long-métrage s’apprête à faire un carton au box-office français comme mondial. Succès mérité pour un film auquel personne n’aurait cru il y a de ça quelques années encore ?

Dans une industrie cinématographique où la moindre vulgarité est coupée au montage afin de rendre le film plus accessible et encaissé un maximum de billets vert, Deadpool était le personnage inadaptable. Irrévérencieux, vulgaire, schizophrène, psychopathe, sociopathe… beaucoup d’adjectifs pourraient être utilisés afin de qualifier ce personnage. Alors est-ce un super héros ou anti héros chez Marvel ? On en sait finalement pas plus si on n’est pas adepte des comics book, mais peut importe, il ne ressemble à aucun autre. Deadpool, un personnage Marvel à part pour un film à part. Réalisé par Tim Miller, pour lequel il s’agit du premier passage derrière la caméra, Deadpool est un film qui ne ressemble à aucun autre. Une mise à l’écart qui a ses bons côtés, mais également ses mauvais. S’il est nécessaire d’émettre un avis objectif sur le film, difficile d’être dans la retenue tant le film peut très bien être vu comme une perle super héroïque ou bien au contraire, comme un navet sans précédent. Un film qui divise, divisera, mais ne laissera pas indifférent.

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Deadpool conte aux spectateurs l’histoire de Wade Wilson, ancien militaire des Forces Spéciales, qui atteint de plusieurs cancers incurables, a choisi de devenir cobaye pour une société secrète dans l’espoir de continuer à vivre auprès de celle qu’il aime. Cependant, tout ne se passera pas comme il l’avait prévu, le poussant à devenir Deadpool, mutant invincible au physique disgracieux. Véritable introduction au personnage Marvel, le film se devait de raconter l’avant et l’après-transformation. Néanmoins, la nature du personnage et son caractère atypique permettent au film de le faire de manière non linéaire. Pas de scénario hollywoodien linéaire, mais un storytelling effectué par le protagoniste lui-même. Des flashbacks introduits avec facilité par le personnage vont faire office d’introduction afin de développer l’histoire passée de ce personnage irrévérencieux. Deadpool est le seul personnage Marvel qui a conscience qu’il est dans un comics. Dans un film pour le coup. Un personnage qui a, de ce fait, la possibilité de faire ce qu’il veut. Il sait qui sont Ryan Reynolds et Hugh Jackman pour ne citer qu’eux. Ce qui va permettre aux scénaristes de s’appuyer sur des références modernes, développant avec aisance l’aspect cool du personnage et le côté « méta » du film. Véritable force et facilité pour un scénariste qui peut s’appuyer là-dessus afin de jouer avec le spectateur.

User de références, briser le fameux quatrième mur et donner au personnage un aspect cool et une fraîcheur que ne possèdent pas les autres super héros. Les références et briser la barrière de la caméra sont les deux éléments majeurs du film. C’est ce qui va permettre au long-métrage d’être ce qu’il est, à savoir une comédie décomplexée et moderne qui parle implicitement à son public. Les références utilisées sont issues de la pop culture. Une culture dans laquelle baigne majoritairement le public qui se déplace dans les salles voir ce film. Le spectateur est immédiatement mis dans l’ambiance et la confidence, grâce à ce personnage qui lui adresse directement la parole. Un personnage qui ne suit aucune règle, permettant une nouvelle fois de faire rire le spectateur. Même si les blagues et autres mises en scènes burlesques s’avèrent potaches et affichent un humour régressif, ça fait rire le spectateur grâce à cette proximité créée par le personnage et sa caractérisation. Deadpool est un film sur le personnage, par le personnage…

… et rien d’autre. En effet, l’on peut passer un excellent moment devant ce divertissement de qualité qui parlera aux geeks (terme non péjoratif, bien au contraire), comme s’ennuyer de pied ferme. Sous ses faux airs de comédie décomplexée et faussement irrévérencieuse, Deadpool cache un long-métrage à la mise en scène insipide qui se repose les acquis du genre, et à l’histoire extrêmement pauvre. Deadpool prend une telle place à l’écran, que le scénario en oublie, et ce, volontairement, de traiter les personnages secondaires. Les scénaristes ne se cachent pas d’avoir des personnages secondaires qui ne sont que de simples faire-valoir, en le déclamant haut et fort dans l’une des répliques du film. Faute avouée, pas pour autant pardonnée. Une histoire d’une banalité sans nom, et ce, même si le long-métrage cache en son cœur une histoire d’amour, qui n’est elle-même qu’une simple aide scénaristique afin de faire avancer le récit et de permettre à accéder avec facilité à la confrontation finale. Une histoire à l’image de ce qu’est l’humour du film. A savoir un humour régressif, trash et irrévérencieux dans le ton employé, mais en rien subversif. Deadpool n’a de subversif que sa manière de briser le quatrième mur en faisant appel à des références actuelles et toujours d’actualité. Son humour, sa structure narrative, sa réalisation, sa mise en scène n’ont foncièrement rien de subversifs envers le cinéma ou ne serait-ce que le cinéma estampillé Marvel.


En Conclusion :

Deadpool, un film qui se sait faible scénaristiquement parlant et qui se repose intégralement sur son personnage afin de combler les vides. Ce qui fonctionne pleinement lorsqu’on entre et que l’on est à même d’entrer dans ce monde pop et chatoyant. Pour ceux qui restent sur le bas-côté et n’adhèrent pas pleinement à cet humour régressif et trop trash par moment, même si le film aurait pu être bien plus irrévérencieux, tout en exacerbant son aspect méta qui n’est ici qu’à un simple stade d’introduction, Deadpool ne reste qu’un divertissement parmi tant d’autres. Cependant et malgré ses nombreux défauts, un divertissement qui fait amplement le travail par son punch et son dynamisme, que l’on adhère ou non à son personnage et à son humour outrancier et vulgaire. Dynamisme bien aidé par les compositions signées Junkie XL qui viennent mettre un coup de pied là où il faut afin de dynamiter les séquences d’action. Compositions sur lesquelles va venir se calquer le montage visuel, apportant aux séquences d’action une harmonie visuelle et sonore. La direction artistique terne et oppressante lors des séquences de flashbacks, qui se transforme radicalement dans ses phases au temps présent, rapportant chaque plan du film à une vignette chatoyante et colorée de comic book, fait partie de ses bonnes idées qui font de ce Deadpool un bon, voire très bon divertissement. On en attendra cependant plus dans un second volet, d’ores et déjà en préparation. Une suite qui se devra de faire de Deadpool, le personnage psychopathe et irrévérencieux qu’il est véritablement. Aller encore plus loin et en faire un véritable anti héros, pas qu’un simple héros qui souhaite sauver celle qu’il aime.

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