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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

[Critique Vidéo] Z For Zachariah (Les Survivants) réalisé par Craig Zobel

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Synopsis : « Dans un monde post-apocalyptique, une jeune femme qui croit être le dernier humain sur la Terre rencontre un scientifique à la recherche de survivants. Leur relation devient fragile quand apparaît un autre survivant. Comme les deux hommes se disputent l’affection de cette femme, leurs pulsions primales commencent à révéler leur vraie nature. »

Chaque semaine paraît en France entre 10 et 20 films au cinéma. Ressorties et nouveautés mélangées. Un chiffre exorbitant qui malheureusement oblige les exploitants à accéder à la facilité en privilégiant les films qui ont un plus fort potentiel commercial. Cependant, ce n’est pas parce que jusqu’à 20 films vont paraître u cinéma chaque semaine que l’on a la possibilité de tous les voir. Des centaines de films n’ont même pas la chance de passer les frontières. Certains ne verront jamais le jour en France et resteront cachés au fond de l’un des nombreux tiroirs des producteurs. D’autres réussiront à se faire une petite place grâce à une sortie e-cinema, comme c’est de plus en plus courant, ou à une sortie direct to video. Black Sea ou encore Kill Your Darlings à ne pas confondre avec l’excellente comédie Kill Your Friends, dont on vous a parlé le mois dernier, font partie de cette catégorie. Cette dernière vient également d’accueillir un film qui se nomme Z For Zachariah. Lors de la parution de sa première bande-annonce sur les sites américains, ce film nous avait intrigués. Un contexte post-apocalyptique, mais surtout un trio d’acteurs hollywoodiens en haut de l’affiche. Margot RobbieChiwetel Ejiofor et Chris Pine, les trois seuls et uniques acteurs du film. Comment un tel casting n’a pas réussi à convaincre les distributeurs et notamment les distributeurs français ?

Si vous cherchez à vous le procurer, ne chercher pas à Z For Zachariah, le film a été renommé pour sa sortie française. Il se nomme dorénavant Les Survivants, à ne pas confondre avec le film éponyme dans lequel Ethan Hawke et Josh Lucas se donnaient la réplique. Parce que le titre dans sa version française n’a strictement aucun intérêt, on le nommera Z For Zachariah. Zachariah, nom propre présent dans le titre, qui possède en sa définition une raison d’y être. Non pas, qu’il s’agisse du prénom de l’un des personnages, mais il fait directement référence au nom Zecheriah. Zecheriah est un des nombreux noms présents dans la bible. En hébreu, ce nom propre signifie « Le Seigneur Souverain ». Oui, ce film prête une grande place à la religion et à toutes sortes de croyances dans son scénario. L’humanité a été réduite à néant, mais subsistent des survivants. Loin des films de zombi ou sur la contamination de l’espère humaine par un virus, Z For Zachariah va se baser exclusivement sur l’homme et sa manière d’appréhender l’autre. Un film romantique qui va se dérouler en deux étapes avec dans un premier temps la rencontre de deux premiers survivants. Va s’établir entre les deux personnages une tension. Une tension qui va être omniprésente entre les personnages, mais qui va évoluer en fonction des situations. La réalisation de Craig Zobel, composée essentiellement de plans fixes et plans avec de très légers mouvements, se base uniquement sur la retranscription à l’image de cette tension. Réussir à cerner les personnages et à les confronter.

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Fortement scolaire dans sa construction scénaristique et dans la construction de ses plans, le film est d’une prévisibilité extrême et à aucun moment il ne va surprendre le spectateur. Qu’il s’agisse du travail de mise en scène ou d’écriture, tout y est couru d’avance. Les diverses métaphores liées à la nature nous ramènent à l’aspect religieux et biblique, de par sa direction artistique très lumineuse et son histoire rappelant Adam et Eve. Deux êtres qui ont survécu et qui vont avoir la tâche de repeupler la Terre. Une Terre luxuriante et verdoyante sur laquelle la nature a repris ses droits et où il semble faire bon vivre. Une luminosité accrue, des puits de lumière dans les intérieurs et la verdoyante des décors ne nous portent pas à croire le contraire. À cela et grâce au contexte post-apocalyptique, le scénario se permet à juste titre d’apporter une réflexion sur les croyances. La croyance envers dieu, et ce, malgré le contexte, mais également la croyance envers l’autre.

La seconde partie du film et l’arrivée du troisième et dernier personnage va permettre au film de prendre une autre direction. Le scénario, prend à partir de ce moment, à bras le corps son aspect shakespearien. La tension va s’amenuir au profit d’un aspect plus rudimentaire et charnel. De la passion va naître la colère. Une colère toujours intérieure, car l’on reste face à un film où les personnages ne se disent que peu de choses. Les dialogues sont rudimentaires, mais suffisent amplement. L’on n’est pas dans l’expectation, mais dans l’intérioration. Face au chaos et au silence dominant, les personnages ne savent ce qu’ils doivent faire. Véritable huit clos dans lequel vont s’enfermer deux puis trois personnages, ce sont les acteurs qui portent le film. Ils le portent et réussissent à décupler les tensions. Margot Robbie trouve en ce film son rôle le plus humain et touchant. Tiraillée, ne sachant quoi faire, car plus habitué à cohabité avec l’autre, elle se cherche. Ne sait comment réagir, ce qui donne de très belles scènes. Là où Chris Pine apportera de la vigueur et un regard plus machiavélique, Chiwotel Ejioford restera dans la nuance. Plus en retrait, mais pas invisible ou inexistant pour autant. Il sait se faire présent et la mise en scène de Craig Zobel, même si minimaliste, réussir à transposer à l’écran par leurs déplacements et réactions, les caractères des trois personnages.


En Conclusion :

Z For Zachariah, n’a absolument rien du film au contexte post-apocalyptique habituel. Il s’agit néanmoins d’un joli film. Un film qui s’appuie sur un contexte apocalyptique et de survie, pour développer sa propre vision de l’homme réduit à son état le plus primaire. Une vision religieuse et biblique, fortement prévisible dans les grandes lignes, mais qui fonctionne grâce à un excellent casting et à une cohérence artistique. Z For Zachariah prend à contre-courant de l’image que l’on peut se faire de l’apocalypse. Pas de zombi, de virus, de morts dans les rues, mais des environnements luxuriants et une lumière douce. Z For Zachariah est un film naturaliste, à la mise en scène minimaliste, aux compositions musicales légères, en harmonie avec sa direction artistique lumineuse. Un film qui sort logiquement via une sortie direct to video, car même s’il s’avère beau et agréable, ne réinvente rien et ne vous laissera pas une trace indélébile.


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