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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

[Critique] Antigang réalisé par Benjamin Rocher

Antigang-Bandeau

Synopsis : « Serge Buren est un flic de légende, entouré d’une bande de jeunes flics aux méthodes peu conventionnelles.
Qu’importe qu’ils utilisent des battes de baseball ou « oublient » le règlement au cours d’arrestations spectaculaires, les résultats sont au rendez-vous !
C’est alors qu’un groupe de braqueurs meurtriers entre en scène, dévalisant avec une facilité déconcertante banques et bijouteries de la capitale, à coup d’armes de guerre et de scénarios imparables.
Face à tant d’ingéniosité et de brutalité, Buren et son unité se retrouvent confrontés à une situation délicate : leurs méthodes expéditives suffiront-elles à arrêter ces criminels autrement plus machiavéliques ? »

plus d’images du film Antigang ici-même

Benjamin Rocher, Yannick Dahan, Nicolas Boukhrief, Pascal Laugier ou même Christophe Gans. Une génération de réalisateurs français, qui, sans pour autant produire un cinéma similaire, permettent du cinéma français de pérenniser et ne pas sombrer dans le néant cinématographique. Il en existe d’autres bien évidemment, mais dans le registre du cinéma d’action et de genre, ce sont les plus connus du grand public. Le spectateur français aime critiquer ouvertement le cinéma français en le qualifiant de ringard et ridicule. Il le fait grâce à un simple procédé qui est la généralisation. Il généralise sur le cinéma français en le réduisant purement et simplement aux films dont on parle le plus. Majoritairement des comédies convenues, mal écrites et interprétées par des anciens ou actuels humoristes. C’est triste, mais ce n’est pas l’intégralité du cinéma français. Le cinéma français comporte également ses quelques pépites (sans être pour autant des films parfaits) comme dernièrement Un Français ou encore La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil, ainsi que des films de genre et d’action. Après La Horde, co-réalisé avec le journaliste et scénariste Yannick Dahan et Goal of the Dead dont il signa la première mi-temps, Benjamin Rocher met le feu à Paris avec son film d’action Antigang.

Son film d’action : oui. Mais avant tout une série b jouissive et décomplexée telle qu’il sait les faire. Remake français du film The Sweeney jamais paru en salles chez nous, Antigang reprend plus que dans les grandes lignes le scénario de son ainé. Dans la direction d’acteurs, comme dans les rebondissements, tout a été repris au film initial anglais. Cependant, Antigang n’est pas pour autant un copié collé honteux comme on peut le lire ici et là. Il est loin d’être 100% original, mais aujourd’hui rien ou presque ne l’est. Avec Antigang, Benjamin Rocher reprend le concept et l’histoire du film d’origine pour en faire une série b qui met plus en avant l’action et l’aspect bande de pote, au détriment de l’enquête. Centrale à The Sweeney, l’enquête est ici presque inexistante et beaucoup de scènes d’interrogatoires et d’investigations ne sont même plus présentes. Toute l’enquête n’est qu’un prétexte afin que puissent s’enchaîner rapidement et sans le moindre temps mort possible les scènes d’action. Ne manquant pas de punch grâce à un montage dynamique et à une caméra permettant la lisibilité des combats, les scènes d’action sont jouissives et jubilatoires. On ne s’en lasse pas et c’est un vrai plaisir pour le spectateur qui n’en attendait ni plus ni moins.

Expéditive et sans grand intérêt, l’histoire du film possède cependant un parti pris plus décomplexé que le film originel. L’aspect troupe et bande de pote qui réunit les agents de l’unité menée par le flic Serge Buren est davantage présent à l’écran. Loin des buddy movies cultes tels le Lethal Weapon de Richard Donner, Benjamin Rocher réussi tout de même par le biais de quelques scènes amorces à l’action et dialogues, à faire ressortir un duo principal. Jean Reno et Alban Lenoir s’allient parfaitement. Alors que Serge Burren interprété par Jean Reno apparaît comme un flic bourru, dégageant uniquement du charisme par sa gueule et sa démarche, son jeune collègue interprété par Alban Lenoir apporte une frivolité et un « je-m’en-foutisme » drôle et plaisant. Deux personnages qui se complètent et s’accordent pour porter le film et offrir aux spectateurs quelques bons moments de rire et d’action. Un duo qui pâtit, malgré tout du manque d’intérêt porté à l’enquête et à certaines séquences, hors séquences d’action.

En Conclusion :

Antigang, une série b d’action jouissive et décomplexée comme la France sait les faire, mais n’ose pas suffisamment. Ce n’est pas LE film d’action, mais un pur plaisir à vivre seul ou de préférence entre amis. Un scénario prétexte à enchaîner les séquences d’action sans perdre en rythme. C’est drôle, rarement lourd et surtout visuellement très soigné. Une mise en scène en pilotage automatique, mais une réalisation qui met suffisamment bien en avant l’action, ainsi que l’environnement dans lequel elle se situe. Benjamin Rocher soigne et prend soin de l’aspect visuel de ces films. Une lumière très travaillée, qui embellit les décors et offre à certaines scènes une ambiance qui leur est propre. C’était déjà le cas et ça l’est toujours autant dans celui-ci. Antigang, n’est pas le film qui va marquer votre année cinématographique, mais si vous avez envie d’un bon divertissement, qui plus est d’un bon divertissement français, n’hésitez surtout pas !

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1 Commentaire

  1. evilashpaslaffaire 2015-08-26

    C’est vrai qu’il est bien bien cet Antigang 😉

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