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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Crestone, ode à la totale liberté d’être et de créer

Synopsis : « Dans un monde oscillant entre réalité et fiction, numérique et physique, un groupe de rappeurs œuvrant sur SoundCloud vit une existence post-sociétale et solitaire dans la ville de Crestone, en plein désert du Colorado. Jadis une Mecque religieuse et spirituelle, ses dunes infinies, ses cascades et ses grottes sombres constituent désormais une toile de fond pour les images de corps tatoués, de garde-robes fantaisistes et de nuages de fumées d’herbe. « Crestone » explore les aspects souvent dissimulés de la coopération et de l’amitié, mais aussi le désir humain d’avancer contre vents et marées. À quoi ressemblerait la musique s’il n’y avait plus personne pour la partager ? »


Les lumières de la salle de cinéma s’allument… tu allumes ton ordinateur, tu cliques sur ton navigateur préféré et écris : Champs Elysée Film Festival. Il te reste à t’identifier, puis s’ouvre à toi, du 09 au 16 juin 2020, une grille de programmes regroupant courts et longs métrages indépendants en provenance de France et des États-Unis.
Bon cinéma de chez toi !

Si un film comme Slow Machine nous portait à croire qu’il pouvait être un film de fin d’études fauchés (ce qui n’est pas la meilleure des choses), Crestone est réellement un film réalisé dans le cadre des études menées par sa réalisatrice. Ce qui n’est aucunement un mal lorsque l’on voit la qualité des films documentaires qui sortent chaque années d’écoles telle que l’Institut de l’image et du son de Montréal. Sortir un film d’une école n’est généralement pas tâche facile. Monter un dossier, une équipe et s’avéré suffisamment convaincant afin de convaincre un jury de professionnel dont les arrêtées et préconçu peuvent s’avérés rédhibitoires. Faire preuve d’originalité n’est pas chose simple, d’expérimentation non plus, mais à force d’engouement et de persévérance, l’on y arrive. Telle que sa réalisatrice, et scénariste, l’affirme au travers de cette voix off, qui berce les images les plus contemplatives et sans dialogues intradiégétiques : “The movie is a love letter. This movie is about the end of the world.”

Si le film Crestone plonge le spectateur au cœur d’un groupe de rappeurs vivant dans une simili autarcie en plein désert du Colorado, la musique n’est finalement qu’un prétexte. Un prétexte artistique avant tout. Si quelques couplets de raps vont venir illustrer, caractériser certains de nos personnages, c’est avant tout le mood du groupe qui va inculquer un ton, une dynamique, au film dans sa globalité. Douce, légère, une ambiance planante qui rend l’expérience agréable à parcourir d’un bout à l’autre. Une oeuvre métaphorique, oscillant fortement avec le métaphysique par le prisme d’un groupe de personnage aux croyances toutes plus exubérantes les unes que les autres. Est-il réellement platiste ? En donnant la parole à cet homme, en créant peut-être ce personnage de toutes pièces, la cinéaste transforme ce qui aurait pu être une expérimentation dont l’exubérance aurait menée à la création de séquences hilarantes et absurdes, en une ode libertaire. À la liberté d’être, de penser et de créer. Créer ce qui nous importe de créer, tant que l’on y met du cœur et que l’on y prend du plaisir.

C’est agréable, intéressant et pertinent, car aborder de manière à ce que le spectateur se demande constamment s’il fait face à des moments de vérité ou à de pures moments de mise en scène. Il y a certainement tout autant de vérité que de mise en scène, mais difficile de savoir à quels moments ils jouent, à quels moment la cinéaste dirige ces acteurs. La liberté de création est totale et Marnie Ellen Hertzler s’en sert totalement afin de créer une ode à cette même liberté de créer. C’est là, dans cette mise en scène, ces choix de moments de vie, mis en scène ou non, que le film documentaire Crestone trouve sa singularité. Il réussi à captiver grâce à cette authenticité qui porte à croire que ce que l’on voit relate de réels moments de vie. Des moments pas mis en scènes, mais qui nous portent à croire qu’ils le sont. Un moment étrange, en étrange compagnie, mais singulier. Bercé par la douce voix de celles et ceux qui nous content cette histoire, leur histoire.


Aucune date de sortie de fixée à ce jour

« Très étrange et qui nous transporte par une narration douce et très agréable. Une oeuvre singulière portée par le contexte d’autarcie des personnages (et leur folie) permet de créer un rapport fiction/réalité captivant et intriguant. »

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