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Quelques mots, sur ces œuvres que nous découvrons depuis le Québec ou la France, sur notre écran d'ordinateur ou dans notre salle de cinéma favorite.

Bushwick réalisé par Cary Murnion et Jonathan Milott [Critique | Cannes 2017]

Synopsis : « En sortant du métro pour aller chez sa grand-mère avec son petit-ami, Lucy se retrouve dans les rues de Buschwick un quartier de Brooklyn, plongé dans un véritable bain de sang. Dans un contexte de séparatisme vis-à-vis de l’Union, les milices texanes envahissent New York pour en faire leur base d’opérations sur la Côte Est et s’en servir d’outil de négociations. Face à ce chaos, Lucy se réfugie dans le sous-sol de Stupe, un robuste vétéran. Ce dernier l’aide à traverser, à contrecœur, les quelques blocs de Bushwick la séparant de la maison de sa grand-mère – en supposant que celle-ci existe toujours. »


Du 17 au 27 mai 2017, nous sommes au 70e Festival de Cannes. Entre coups de cœur et coups de gueule, émerveillements et maux de tête, retrouvez nos avis sur les films vus durant ce festival pas comme les autres. Des avis courts, mais pas trop et écrits à chaud, afin de vous offrir un premier avis sur les films qui feront, ou non, prochainement l’actualité.

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Quel est le rapport entre les films Okja, The Meyerowitz Stories et Bushwick ? À vu d’œil : aucun. Mais sur le papier il y en a un et pas des moindres qui se nomme : Netflix. Bushwick est un nouveau film distribué par Netflix présentée en Sélection Officielle au 70e Festival de Cannes. Concourant à la Quinzaine des Réalisateurs, Bushwick a donc été présenté sur grand écran à la presse et aux heureux détenteurs de billets ce jeudi 25 mai 2017. Cependant et contrairement au film de Park Chan-Wook, Bushwick n’est pas un film qui a les épaules pour être proposé dans les salles de cinéma. Bushwick n’est pas un mauvais film, mais s’avère être davantage un exercice de style qu’un film de cinéma comportant une histoire, un concept, un parti pris de réalisation, une esthétique , un format d’image particulier… Au fond qu’est-ce qu’un film ce cinéma nous direz-vous ? Mais qu’est-ce qu’également que ce Bushwick, film réalisé par Cary Murnion et Jonathan Milott ? Si l’on devait résumer en quelques caractères Bushwick, l’on dirait : fortement inspiré par Children of Men et Gravity du même Alfonso Charon, Bushwick est un film d’action qui repose intégralement sur le concept du plan-séquence et rien d’autre. Dystopie qui se veut réaliste, Bushwick est un film d’action ou se confondent cinéma et jeu vidéo. Un film d’action qui reprend les codes du jeu vidéo, mais qui en reprend tant les qualités, que les défauts. Le plan-séquence est un procédé intéressant s’il est utilisé correctement. À l’instar d’un Children of Men, Bushwick est un enchainement de longs plans-séquences, sans pour autant égaler d’un iota son ainé de onze ans réalisé de mains de maitre par le trio Alfonso Cuaron, Emmanuel Lubezki et Jonathan Armes (assistant-cameraman du DoP). L’avantage du plan-séquence est de garantir l’immersion du spectateur qui réussira à se prendre au jeu et à se plonger dans cet univers auprès des personnages. Le spectateur est au cœur de l’action. De plus, c’est une technique qui permet de fluidifier la narration puisque donnant l’impression du temps réel et donc au spectateur d découvrir et vivre les péripéties en simultanéité avec les personnages.

Brittany Snow et Dave Bautista face à un Bushwick à feu et à sang !

Le film Bushwick enchaine les plans-séquences, caméra à l’épaule, sans être pour autant illisible. Les tremblements sont minimes et les chorégraphies suffisamment bien étudiées et répétées (semaines de répétition pour 15 jours de tournage). L’immersion est garantie, l’effet est immédiat et permet au film de se rapprocher (involontairement d’après les réalisateurs qui nient avoir été inspirés par le monde vidéoludique) du monde du jeu vidéo. Une expérience ultra immersive et qui prône un dynamisme constant. Pêchu, dynamique et nerveux, Bushwick ne laisse pas une seconde de répit à un spectateur en pleine course auprès du duo principal. Duo qui va rencontrer des personnages secondaires qui vont permettre l’avancée du récit jusqu’à un final qui n’est autre qu’un checkpoint final. Néanmoins, Bushwick n’est que ça. C’est un exercice de style, plus qu’un film où ne serait qu’un divertissement qui aurait un sous-texte ou une histoire intéressante. L’histoire est anecdotique, faite de facilitées et de rebondissement qui a l’époque de la sortie de Childen of Men, avaient déjà 10 ans de retard et  les personnages caricaturaux à souhait ne peuvent porter le projet. Les acteurs, quant à eux, réussissent à convaincre et à faire naitre une once d’empathie chez le spectateur.

Étroitement lié au ressenti d’une expérience vidéoludique, Bushwick en reprend également les défauts. Récit linéaire, histoire inconsistante, personnages peu charismatiques, ennemis qui font de la figuration et ne réfléchissent pas à ce qu’ils font… Étonnant de trouvera tant de points communs vis-à-vis de ce qu’ont pu nous déclarer les réalisateurs ! À ça, on ajoutera des effets spéciaux fortement ridicules, notamment en ce qui concerne les effets de flammes. Bushwick ne sortira pas au cinéma, mais est-ce un problème ? Non. Pour autant, il n’en demeure pas moins un exercice de style de qualité si l’on recherche un pur film popcorn a voir entre amis un samedi soir. Dynamique, nerveux et immersif, Bushwick est un divertissement efficace, même si rien de plus, mais alors rien du tout.

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